Environnement
Pourquoi la France n’atteint-elle pas ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre ?
L’Observatoire Climat-Énergie, développé par le Réseau Action Climat, vient de publier ses dernières données chiffrées pour l’année 2021 : la France n’atteint pas les objectifs inscrits dans la Stratégie nationale bas carbone.
L’Observatoire Climat-Énergie, développé par le Réseau Action Climat, vient de publier ses dernières données chiffrées pour l’année 2021 : la France n’atteint pas les objectifs inscrits dans la Stratégie nationale bas carbone.
La France s’est donné pour objectif zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici à 2050 : à cette date, les émissions résiduelles devront être compensées par les absorptions par les puits de carbone.
Si le pays a respecté son objectif en matière d’émissions brutes de gaz à effet de serre avec une marge de 4,1 MtCO₂e (mégatonne d’équivalent CO₂), soit 1 % en-dessous de la part indicative annuelle du budget carbone en cours, il n’en va pas de même pour les émissions nettes, selon le dernier rapport de l'Observatoire Climat-Energie, développé par le Réseau Action Climat et coporté par l'Ademe, le Cler, Entreprise pour l'Environnement et l'Iddri.
La France a connu un rebond en 2021 et dépasse de plus de 20 MtCO₂e son budget carbone, avec 404,4 MtCO₂e émises pour un objectif de 384 MtCO₂e dans un contexte de reprise partielle de l’activité économique après la crise sanitaire, selon le rapport. Ces "mauvais résultats" sont dus aux secteurs qui émettent encore trop de dioxyde de carbone et aux absorptions encore insuffisantes des puits de carbone. Les secteurs les plus émetteurs sont : les transports (30,1 % des émissions nationales, d’après les premières estimations 2021 du CITEPA ), l’agriculture (19,4 %), l’industrie (18,6 %), le bâtiment (17,9 %), l’énergie (10,5 %), les déchets (3,5 %), selon le rapport.
« Les émissions de l’élevage ne diminuent pas, comme celle des cultures »
Selon l’Observatoire Climat-Energie, le secteur des forêts et sols n’a absorbé que 13,8 MtCO₂e sur les 38,2 MtCO₂e fixées dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Le secteur de l’agriculture dépasse son budget carbone avec 0,8 MtCO₂e émise en plus que prévu, atteignant les 81,2 MtCO₂e émises pour un objectif de 80 MtCO₂e.
Les émissions de l’élevage ne diminuent pas (0,4 M CO₂e en moins par rapport à 2021), tout comme celles des cultures (1,6 MtCO2e en moins par rapport à 2019).
Le secteur de l’industrie (+2,8 MTCO₂e par rapport à l’objectif SNBC pour 2021) n’a pas non plus atteint son objectif.
Le rapport explique : « La France ne respecte pas son objectif d’émissions nettes pour l’année 2021. Le principal écart vient de la moindre absorption des émissions par les forêts et les sols. Pour les secteurs émetteurs, la baisse des émissions de gaz à effet de serre reste insuffisante ». Il conclut : « les transports, l’agriculture, et le bâtiment ne respectent que de justesse leur budget carbone alors que 2021 était encore une année marquée par le Covid, ce qui laisse craindre une reprise encore plus forte en 2022. Il est donc nécessaire d’effectuer des changements structurels ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’autant que les objectifs européens visent maintenant une réduction de - 55 % des émissions nettes d’ici à 2030, par rapport aux - 40 % sur les émissions brutes prévus actuellement pour la France ».
Récap et synthèse des chiffres climat énergie de la France en 2021 : https://t.co/kjgnVXLsIj
— Réseau Action Climat (@RACFrance) September 22, 2022
Un rapport d’ONG sur les impacts de l’exportation des produits d’élevage intensif
A noter que Le Réseau Action Climat, Greenpeace France et Oxfam France publieront mardi 4 octobre un rapport mettant en question le modèle d’élevage intensif en France, fortement tourné vers l’exportation dans les pays en développement. « En analysant les trois filières les plus exportatrices (le poulet de chair, le porc et le lait) et leur course aux prix bas, l’étude alerte sur les impacts sociaux et environnementaux de cette stratégie d’exportation et apporte des pistes d’amélioration » expliquent les ONG.