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Nouvel Arrêté abeilles : peu de satisfaits et beaucoup de mécontents

Le gouvernement a publié ce 21 novembre le nouvel « Arrêté abeilles ». Le texte fixe les conditions d’application de produits phytosanitaires pendant les périodes de floraison des cultures. Il instaure des plages horaires pour les traitements et étend à l’ensemble des pesticides la « mention abeilles » pour permettre l’épandage pendant ces périodes.

Interapi, l’interprofession des apiculteurs, regrette que le critère de la température au moment du traitement en période de pollinisation n’ait pas été pris en compte dans le nouvel Arrêté abeilles.
© Christian Gloria

Il était annoncé. Le nouvel « Arrêté abeilles » est paru le 21 novembre. Le texte qui a pour objectif d’enrayer le déclin des abeilles est très proche de la version proposée à la consultation publique en juillet 2021.

Les apiculteurs insatisfaits

Une des mesures phares du texte concerne la période de floraison des cultures. Pendant cette période, le texte prévoit une possibilité de traitement strictement réservée aux produits disposant de la « mention abeilles », avec une mise en place de plages horaires pour l’épandage. La fenêtre s’étend de 2 heures avant à 3 heures après le coucher du soleil. Précisons que cette mention en vigueur pour les insecticides va être étendue aux herbicides et aux fongicides.

La nouvelle réglementation ne satisfait pas les apiculteurs qui dénoncent la possibilité de traiter les cultures à des moments où les abeilles butinent. « Deux heures avant le coucher du soleil, sans autre critère, pour nous ce n'est pas acceptable », a déclaré à l'AFP Eric Lelong, président de l'Interprofession des apiculteurs (Interapi). L'organisation voulait que soit également pris en compte le critère de la température. Ainsi, en juillet, deux heures avant le coucher de soleil, « il fait 25 degrés » et « les abeilles sont encore en train de butiner ».

 

FNSEA et JA dénoncent l'insuffisance des moyens financiers

A l'inverse, la FNSEA et les JA, saluent, au nom de la lutte contre le travail de nuit des agriculteurs, « l'ouverture permettant de déroger à l'obligation de traiter les cultures attractives seulement après le coucher du soleil, avec l'ajout d'une plage de deux heures avant le coucher du soleil ». La FNSEA et les JA dénoncent néanmoins une « surtransposition des règles communautaires » ainsi que « l'insuffisance des moyens financiers pour mettre en œuvre les objectifs ». Ce plan pollinisateurs prévoit notamment une évaluation par l’Anses du risque de tous les pesticides pour les pollinisateurs en vue d'une possible restriction, voire interdiction de traitement sur les cultures attractives en floraison. Cette évaluation ne concernait auparavant que les insecticides.

 

Alors que certains agriculteurs se disent plutôt satisfaits, d’autres dénoncent un texte qui va les contraindre à travailler de nuit.  

 

 

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