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Mélange de générations, un atout en élevage de porcs

Travailler avec des personnes expérimentées est considéré comme un atout par les plus jeunes. Il est toutefois important de respecter le rythme de chacun.

Pour les plus de 50 ans, certaines tâches deviennent plus difficiles. C’est notamment le cas du lavage.
Pour les plus de 50 ans, certaines tâches deviennent plus difficiles. C’est notamment le cas du lavage.
© D. Poilvet

Pour étudier de plus près l’impact du vieillissement sur le travail, les Chambres d’agriculture de Bretagne ont enquêté treize personnes travaillant dans l’élevage porcin : six de moins de 50 ans, et sept de plus de 50 ans. Globalement, le constat est positif : vieillir n’a pas que des inconvénients.

Au niveau de l’équipe, les différences d’âges sont majoritairement bien vécues. Pour les plus jeunes, travailler avec des collègues plus âgés est considéré comme une opportunité. En effet, ils bénéficient d’un transfert de compétences, notamment sur la gestion de l’élevage et les travaux d’entretien. Les éleveurs et salariés interrogés considèrent que tout ce qui relève de la surveillance devient plus simple avec l’âge. L’expérience permet de développer « le coup d’œil de l’éleveur ». Ils évoquent aussi une plus grande facilité à prendre du recul face aux imprévus. « J’ai une attitude plus cool devant les problèmes, moins dramatiques. J’analyse davantage la situation », explique ainsi un éleveur.

Certaines tâches deviennent plus difficiles avec l’âge

Cependant, l’effet de l’âge sur le travail est souvent regardé sous le prisme de la santé. En effet, si ce sont les plus jeunes qui ont le plus d’accidents de travail, ce sont les plus âgés qui ont les accidents les plus graves. Pour les plus de 50 ans, certaines tâches deviennent plus difficiles. C’est notamment le cas du lavage et des déplacements d’animaux. Un éleveur explique qu’il est plus stressé qu’avant lors du tri des porcs charcutiers. Il estime avoir moins de réflexes que par le passé et craint d’être bousculé. D’autres évoquent une diminution de leurs capacités physiques.

Ce constat n’est pas spécifique au monde agricole. Des études réalisées en laboratoire sur le vieillissement montrent une diminution de la vue, de l’équilibre, de la force dès 40 ans. Les manifestations de l’âge citées ici illustrent aussi l’usure professionnelle liée aux conditions de travail. Ainsi, la plupart des plus de 50 ans enquêtés disent souffrir de troubles musculosquelettiques (TMS). Des tensions peuvent parfois survenir si le rythme de chacun n’est pas respecté. Ainsi, les plus âgés ont souvent besoin d’un rythme de travail physique un peu moins soutenu, tandis que pour les plus jeunes, c’est l’analyse des problèmes qui peut prendre plus de temps. Prévoir des marges de manœuvre pour tous et respecter le rythme de chacun permet à tous de s’épanouir au travail.

Cette étude a été réalisée avec le soutien du programme régional pour le développement agricole et rural Bretagne.

Tirer profit des différences d’âge au sein d’un collectif

Trois conseils pour permettre à tous de s’épanouir dans un groupe avec des âges variés :

Favoriser le partage de connaissances : au sein du groupe, les « jeunes » sont peut-être très à l’aise avec les outils informatiques, tandis que les plus âgés ont pu développer des capacités d’observation supérieures.
Se caler sur le plus lent : les plus jeunes peuvent être plus rapides sur les tâches physiques, mais avoir besoin de plus de temps pour observer, ou analyser des problèmes. Prendre en compte ces différences de rythme évite que certains aient l’impression de toujours courir après le temps.
Prévoir des temps de récupération physique (pause, travail administratif) adaptés à chacun : avec l’âge, le temps de récupération nécessaire après une tâche physique augmente. Mieux vaut caler le rythme et la durée d’une tâche sur la personne qui se fatigue le plus vite.

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