Maires et agriculteurs : pourquoi ils s’engagent
Dernière ligne droite pour les candidats aux élections municipales. Le 1er tour aura lieu ce dimanche 15 mars. Dans les communes rurales, nombre d’agriculteurs sont en campagne. Mais d'où vient cette passion qui les anime ?
Dernière ligne droite pour les candidats aux élections municipales. Le 1er tour aura lieu ce dimanche 15 mars. Dans les communes rurales, nombre d’agriculteurs sont en campagne. Mais d'où vient cette passion qui les anime ?
Le métier d'agriculteur est exercé par 13,7 % des maires de France. C'est la profession la mieux représentée au sein de ces élus. Plusieurs journaux de Réussir sont allés à leur rencontre, pour comprendre les raisons de leur engagement.
Quand la taille des exploitations augmente, la charge de travail augmente et « s’impliquer devient un vrai casse-tête pour les agriculteurs », observe Jérôme Harrault dans l’Anjou agricole. Le maire d’Allonnes, commune de 3120 habitants dans le Maine-et-Loire, est très engagé localement puisqu’il est également vice-président de l’agglomération de Saumur Val de Loire en charge de l’agriculture, et président du Pays Allonnais. Mais il avoue avoir fait des choix. Pour s’adapter à ses missions municipales, Il a dû réduire la voilure. « Je suis seul sur l’exploitation. J’avais du maraîchage avant, mais c’était trop compliqué à gérer avec la mairie ». Et il le reconnaît : « sans ma restructuration d’exploitation en 2014, je n’aurais pas pu devenir maire ».
Lire dans l’Anjou agricole « Maire-agriculteur : soutenir l’activité agricole » et « Elus-agriculteurs, faire le choix du local »
Le journal La Vendée agricole a interrogé aussi trois agriculteurs sur leur engagement en tant que maire, adjoint ou conseiller municipal.
« J’ai réalisé qu’intégrer un conseil municipal était une opportunité pour défendre, au sein des communes, l’agriculture et la ruralité », témoigne Joël Bourdet, conseiller municipal à Chantonnay. Mickael Auneau, adjoint au maire à La Copechagnière, s’est lancé pour sa part « pour avoir l’opportunité de travailler sur l’environnement ». Cela lui a permis de « faire avancer des projets concrets ». Guy Airiau, maire de Saint-Etienne-du-Bois, a voulu au départ succédé à son père. Elu en 2001, il s’est pris au jeu et est toujours à la tête de sa commune. « Ce n’est pas tous les jours simple de cumuler avec le travail sur l’exploitation, j’ai un salarié pour me remplacer quand j’ai besoin de souffler ou en période chargée. Mais si on aime les gens, si on aime sa commune, si on a envie de faire avancer les choses, et que l’entourage est d’accord, il ne faut pas hésiter », dit-il avec enthousiasme.
Lire dans La Vendée agricole « Municipales 2020 : qui sont les agriculteurs qui s’engagent ? »
Dans l’Action agricole picarde, deux maires de la Somme témoignent également. Stéphane Ducrotoy le sait : « depuis que je suis maire, on m’adore ou on me déteste ». Mais rien n’entame la motivation de ce double actif dont le quotidien ressemble bien souvent à « traire, prendre une douche expresse, filer à la mairie, puis sauter à nouveau dans les bottes et prendre le volant du télescopique… ».
Lire dans l’Action agricole picarde « Stéphane Ducrotoy : ‘Depuis que je suis maire, on m’adore ou on me déteste’ »
Idem pour Annick Maréchal qui reconnaît : « Etre maire est un sacerdoce ! ». L’agricultrice exerce pourtant sa double fonction avec passion. Mais pas évident, avoue-t-elle, « encore plus pour une femme », de tout mener de front. Les chiffres peuvent en effet laisser penser que la tâche est encore plus difficile au féminin. Seulement 16 % des maires de France sont des femmes.
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