Avantage aux sièges de taille motorisés

Jusqu’à il y a quelques années, les sièges de taille étaient le pré carré de quelques spécialistes, comme Humeau ou Zallys, avec des modèles à motorisation électrique et batterie. D’autres acteurs comme Mafroco ou Rocky Agri sont venus sur le marché plus récemment. Dans certains vignobles, comme en Champagne, plusieurs concessionnaires et artisans locaux se sont lancés dans la construction de siège de taille, pour la plupart non motorisés. Les domaines sont en effet sensibles à la santé et au bien-être de leurs opérateurs et privilégient aujourd’hui le préventif au curatif. « Ce type d’outil est un bon moyen de parer aux troubles musculosquelettiques (TMS), confie-t-on à la MSA de Gironde. Ils sont encore trop souvent achetés après que les premiers symptômes soient apparus."

Les sièges de taille non motorisés, légers et économiques

Proposés à des tarifs débutant à 200-300 euros, les sièges de taille non motorisés peuvent convenir pour des sols nivelés et relativement plats. Les modèles d’entrée de gamme proposent deux roues, deux patins et un siège perpendiculaire au sens d’avancement. Légers - certains modèles en alu ne dépassent pas 10 kg. Ils sont facilement mobilisables et déplaçables d’une parcelle à l’autre, pouvant se transporter dans le coffre d’une voiture. Un petit bac permet d’y stocker des outils. Certains modèles sont dotés de pneus larges et ou de roues de char à voile, afin d’offrir une meilleure portance et une plus grande roulabilité sur les sols travaillés. Ils peuvent arborer trois ou quatre roues et leur construction permet à l’inclinaison du siège (vers la vigne travaillée ou à l’opposé) d’agir sur la direction et donc de s’approcher ou de s’éloigner de la vigne.

Une manette ou la rotation du siège permet d’actionner le déplacement latéral

Les appareils non motorisés ont cependant leurs limites. « Dans les sols grossièrement travaillés et dans les pentes, les appareils animés électriquement sont source d'inconfort, explique Fabien Gandon, directeur commercial de Humeau. J’ai vu bon nombre de viticulteurs qui avaient fabriqué leur propre siège de taille et qui, à la longue, se sont retrouvés avec des problèmes dans les articulations. Il ne s’agit pas de remplacer un problème de TMS par un autre. » En plus de ne pas générer de nuisances sonores, l’assistance électrique du siège évite à l’opérateur d’avoir à déplacer le siège par des mouvements latéraux. Selon les marques et les modèles, une manette ou la rotation du siège permet d’actionner le déplacement latéral. L’opérateur ne fait plus aucun effort si ce n’est d’accompagner le mouvement de ses jambes. Certains modèles disposent même d’un repose-pied. La vitesse de déplacement est généralement gérée par un potentiomètre. Sur son modèle One Mountain, Rocky Agri propose un mode avancement continu que l’opérateur interrompt à l’aide du contacteur. Un mode de conduite intéressant par exemple pour l’épamprage manuel.

Les sièges peuvent être autoguidés

La direction de ces sièges de taille est pilotée depuis un joystick ou une manette. D’autres modèles disposent d’une direction s’appuyant sur l’inclinaison du siège, à l’image de certains modèles manuels. Humeau propose un guidage automatique qui s’aide sur un long palpeur appuyé contre les ceps.

Selon les marques et les modèles, le poids du siège varie de 35 à 250 kg. Les modèles les plus légers ne dépassent pas 20 kg une fois la batterie enlevée, ce qui facilite la manutention et leur chargement dans le coffre d’une voiture. Les plus lourds nécessitent une rampe pour les charger dans une fourgonnette ou sur une remorque. « Sur les 135 kg du modèle Miniscoot Plus, il y a 45 kg de batteries, explique Fabien Gandon. Nous pourrions faire le choix de batteries lithium-ion pour gagner en poids, mais cela en augmenterait le prix (5 500 euros) et en diminuerait l’adhérence en conditions pentues. »

L’autonomie dépend de la pente

L’autonomie de ces engins diffère d’une marque à l’autre, selon la motorisation (300 à 750 W), le poids en charge et la pente. Elle peut varier de six heures à une semaine. Une ou plusieurs batteries de secours permettent de compléter au besoin pour pouvoir assurer une journée de complète, voire deux si un jeu est rechargé pendant que l’autre est utilisé.

Si certains viticulteurs et salariés viticoles rechignent parfois, par ego, à s’installer sur le siège de taille, l’essai est généralement transformé, tant ces appareils sont vecteurs de confort. Chez Humeau, près de la moitié des sièges de taille vendus en viticulture sont commandés avec l’option cabine Mistral, composée de bâches qui font office de coupe-vent.

Allant de 2 000 à 8 000 euros, le prix de ces appareils électriques peut être réduit par des encouragements financiers pour l’amélioration des conditions de travail auprès de la MSA.