Guerre en Ukraine : l’Onu craint un effondrement du système alimentaire mondial
Alors qu’il s’adressait à la presse à New York, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu, a fait part lundi de ses craintes quant à un risque de famine pour les pays en développement en raison de la guerre en Ukraine.
Alors qu’il s’adressait à la presse à New York, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu, a fait part lundi de ses craintes quant à un risque de famine pour les pays en développement en raison de la guerre en Ukraine.
« Le pays est en train d’être décimé sous les yeux du monde. Des centaines de milliers de personne sont sans eau et sans électricité et la situation ne cesse de s’aggraver » a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l'Onu hier, avant de poursuivre : « Il y a une dimension du conflit qui est occultée. Cette guerre va bien au-delà de l’Ukraine. Une épée de Damoclès plane sur l'économie mondiale, en particulier sur les pays en développement ».
Alors que les nations les plus pauvres peinent à se remettre des conséquences de la pandémie due au covid-19, doivent faire face à une inflation record, à des taux d'intérêt en hausse et une dette ne cessant d’augmenter, ils sont maintenant les victimes collatérales de cette guerre.
Leur grenier à pain est bombardé
« Maintenant, leur grenier à pain est bombardé. La Russie et l'Ukraine représentent plus de la moitié de l'approvisionnement mondial en huile de tournesol et environ 30 % du blé mondial. L'Ukraine fournit à elle seule plus de la moitié de l'approvisionnement en blé du Programme alimentaire mondial. Les prix de la nourriture, du carburant et des engrais montent en flèche. Les chaînes d'approvisionnement sont perturbées. Et les coûts et les retards de transport des marchandises importées – lorsqu'ils sont disponibles – sont à des niveaux record. Tout cela frappe le plus durement les plus pauvres et sème les germes de l'instabilité politique et des troubles dans le monde entier » a-t-il déclaré.
L’Afrique touchée de plein fouet
Le secrétaire général de l’Onu a rappelé que les prix des céréales ont déjà dépassé ceux du début du printemps arabe et des émeutes de la faim de 2007-2008 et que l'indice mondial des prix alimentaires de la FAO est à son plus haut niveau jamais enregistré. « Quarante-cinq pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d'Ukraine [ou] de Russie – 18 de ces pays en importent au moins 50 % » a martelé Antonio Guterres qui a cité le Burkina Faso, l'Égypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Tout faire pour éviter un ouragan de famine
« Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famine et un effondrement du système alimentaire mondial. Je renouvelle mon appel aux pays pour qu'ils trouvent des moyens créatifs de financer l'augmentation des besoins humanitaires et de développement dans le monde, et qu'ils donnent généreusement et débloquent immédiatement les fonds promis. Mon appel aux dirigeants est de résister à la tentation d'augmenter les budgets militaires au détriment de l'aide publique au développement et de l'action climatique. Dans le contexte de ces immenses défis interdépendants, j'annonce aujourd'hui la création d'un Groupe mondial pour répondre à la crise sur l'alimentation, l'énergie et les finances au sein du Secrétariat de l'Onu » a conclu le secrétaire général en demandant que les hostilités s’arrêtent au plus vite en laissant place à la voie diplomatique.