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L’Ifip précise les points clés à respecter dans le zonage des exploitations porcines

Le plan de biosécurité élaboré pour chaque élevage doit contenir un plan de circulation incluant la délimitation de trois zones. L’Ifip détaille les points clés à respecter dans leur conception.

Face au risque de la fièvre porcine africaine (FPA), les autorités sanitaires ont défini trois zones à établir autour des élevages. Chacune de ces zones constitue des barrières dont le niveau d’exigence augmente au fur et à mesure qu’on s’approche des animaux. Chaque élevage doit avoir défini et délimité ces zones avec les équipements adaptés au plus tard au 31 décembre 2020.

1) La zone publique (à ne pas confondre avec la voie publique, c’est un terrain appartenant à l’éleveur) correspond à l’espace où sont stationnés les véhicules du personnel et des visiteurs. Elle n’est pas nécessairement délimitée par une clôture. L’aire d’équarrissage est obligatoirement placée dans cette zone. L’aire dispose d’un accès spécifique pour le camion qui ramasse les cadavres. « L’emplacement doit être conçu pour qu’il n’ait pas à faire de manœuvre ou d’arrêt sur la voie publique. L’idéal est d’accéder et de sortir de l’aire sans faire de marche arrière », précise Isabelle Corrégé, vétérinaire Ifip et référente biosécurité. De son côté, l’éleveur doit mettre une tenue dédiée (cotte et chaussures) pour y accéder. Il ne peut revenir à la zone d’élevage que par le sas sanitaire. L’éleveur est tenu à une exigence de propreté de l’aire d’équarrissage et des équipements. « Le bac ou une cloche s’impose donc », précise la vétérinaire qui souligne également que « la présence de souillures sur l’aire d’équarrissage ou sur les équipements plus de 8 jours après le dernier enlèvement est une non-conformité majeure ». Les fosses à lisier et la station de traitement peuvent également être dans cette zone afin de faciliter les circuits d’accès pour les camions.

2) La zone professionnelle n’est accessible qu’aux visiteurs, au personnel de l’élevage, aux véhicules de l’exploitation et à ceux indispensables au fonctionnement de l’élevage (livraisons d’aliment, bétaillères…). Elle n’a pas besoin d’être clôturée. « Des délimitations naturelles suffisent : talus, haies, bordures de champs, routes… », tient à préciser Isabelle Corrégé. Une délimitation physique à l’entrée de la zone est obligatoire (chaîne, barrière). « Mais un marquage au sol est toléré si un panneau indique également cet accès. » Cependant, en cas d’apparition de la FPA, la région devient une zone réglementée. La zone professionnelle, « dont l’objectif est de renforcer la maîtrise des flux de personnes et de véhicules, et d’empêcher l’intrusion de sangliers, doit alors être complètement fermée ». Un grillage ou une clôture, les murs des bâtiments ainsi qu’un portail fermé ou un passage canadien sont alors fortement conseillés. Dans un avis émis en 2019, l’Anses souligne malgré tout que la clôture de la zone professionnelle ne peut être envisagée que « lorsque la situation de l’élevage le permet ». En effet, certaines situations rendent cette mesure inapplicable (bâtiments enclavés dans un village, chemin avec un droit de passage…).

3) La zone d’élevage est uniquement réservée aux personnes en tenue complète d’élevage et aux animaux de l’élevage. À noter que les animaux domestiques (chiens, chats…) ne peuvent pas y pénétrer. Seuls les véhicules nécessaires à l’activité de l’élevage sont autorisés à y accéder. Quand ils entrent dans la zone, leurs roues doivent être nettoyées et désinfectées. La zone d’élevage est étanche aux sangliers. Elle doit donc être impérativement clôturée avec des équipements homologués. La fabrique d’aliment, un hangar à matériel ou le stockage de la paille peuvent faire partie d’une « zone d’élevage élargie ». Mais ces bâtiments doivent être également protégés, et accessibles uniquement par des personnes en tenue d’élevage. « Pour les silos d’aliment, l’idéal est qu’ils soient placés le long de la clôture, afin que le camion puisse les remplir sans pénétrer dans la zone d’élevage », fait remarquer Isabelle Corrégé. Même remarque pour la réception des matières premières pour les fabriques d’aliment à la ferme, avec une fosse de réception située idéalement en zone professionnelle. Enfin, un point de vigilance doit être apporté au maïs stocké en silos couloir et au stockage de la paille qui attirent la faune sauvage. Les silos couloirs doivent être protégés par une barrière. Pour la paille, l’idéal est de pouvoir la stocker dans un bâtiment fermé. « Sinon, l’éleveur peut utiliser les bottes stockées en haut du tas pour les porcs, et celles du bas pour les bovins par exemple. Une protection constituée d’une clôture à deux fils électriques est également acceptée si le hangar est ouvert. »

Les zones de transfert entre des bâtiments existants doivent être protégées. En zone d’élevage élargie, elles seront délimitées par un dispositif empêchant le passage de sangliers (muret ou barrière de 1,3 m de hauteur ou clôture étanche). En zone professionnelle, leur lavage-désinfection avant et après le passage des animaux et le changement de botte à l’entrée de chaque bâtiment sont obligatoires. Le transfert des animaux par bétaillère nettoyée et désinfectée est également possible. « Ces protections sont obligatoires, même si la zone de transfert est située dans une zone professionnelle clôturée », conclut Isabelle Corrégé.

Côté web :

Un site internet est dédié à la biosécurité vis-à-vis de la fièvre porcine africaine

http://biosecurite.ifip.asso.fr

Il regroupe l’ensemble des recommandations techniques, les textes réglementaires, des tableaux résumés et les outils disponibles pour les éleveurs. Une foire aux questions permet de répondre à des questions techniques posées lors des formations ou de contrôles par les agents de l’État.

 

Une grille d’audit pour accompagner les éleveurs

 

 
Bernard Rouxel. "La profession doit accompagner les éleveurs dans la mise en place de la biosécurité. " © D. Poilvet
« Les sessions de formation ont constitué une première étape dans la démarche de la mise en place de la biosécurité en élevage. Désormais, la profession doit accompagner les éleveurs dans sa mise en œuvre concrète », souligne Bernard Rouxel, président de l’ANSP (association nationale sanitaire porcine). Pour cela, l’association a mis à disposition des éleveurs une grille d’audit. Assisté de son vétérinaire sanitaire ou d’un technicien, il peut, grâce à cette grille, évaluer précisément le niveau de risque de son élevage. Chacun des critères relatifs à la biosécurité est caractérisé selon qu’il est bon, moyen ou à risque. À partir de ce constat, l’éleveur peut alors envisager des actions permettant d’améliorer le niveau de biosécurité de son élevage. « La biosécurité ne nécessite souvent que de petits investissements. C’est beaucoup de bon sens, et surtout une prise de conscience », conclut Bernard Rouxel.

 

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