Saumon d’élevage : un complot américain?
Jeudi, la Filière Française Poissons et Coquillages (FFPC) a tenu à apporter des éclaircissements sur ce qui ressemble à un début de crise pour le saumon, après la publication, le 9 janvier dernier, d’un article alarmiste publié dans la revue Science. L’étude, qui conclut « au danger d’une trop grande consommation de saumon d’élevage et insiste sur la nécessité de privilégier le saumon sauvage», s’apparenterait à une action de lobbying pure et simple. La fédération, après une semaine de recherches, fait état « d’éléments troublants ». Conseiller scientifique de la filière, M. Falconnet a mis l’accent sur la médiatisation des résultats, qui fait ressembler la publication de cet article à une opération de déstabilisation du marché européen du saumon. « Les journalistes ont reçu des kits de presse avant même sa publication », s’est-il étonné avant de remarquer que la médiatisation portait surtout sur le saumon d’Ecosse, l’un des principaux concurrents commerciaux du saumon américain.
Le Pew Charitable Trust, l’organisation qui a pris en charge les coûts de l’étude, compte dans ses rangs le président de l’Association des Pêcheurs du Pacifique ainsi qu’un professionnel représentant les pêcheurs américains au niveau national. De quoi s’interroger sur ses conclusions, qui recommandent aux Européens de consommer du poisson sauvage (dont le Chili, le Canada et les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux).
Même l’argument avancé par les auteurs de l’étude sur le danger du poisson d’élevage (présentant des taux de polluants « inacceptables » selon eux) a été rejeté par les agences alimentaires : française, belge, suédoise, britannique et, ironie du sort, américaine. Dans ce contexte, la FFPC s’est réunie vendredi à Paris pour une réunion à l’échelle européenne. « Nous ne pouvons pas accepter cette action de déstabilisation du marché», a waffirmé M. Falconnet. « On veut nous laisser croire que le produit est dangereux, alors que c’est le contraire. Nous allons étudier la faisabilité d’une action en justice, et nous envisageons de porter plainte contre X ». Depuis une semaine, certaines chaînes ont réduit leurs demandes d’approvisionnement de 30 %, pour le saumon et les poissons d’élevage.