MHE, défiscalisation du cheptel, installation : comment Marc Fesneau tente de rassurer les éleveurs au Sommet de l’élevage
Les professionnels de l’élevage bovin attendaient l’annonce d’un plan de souveraineté au Sommet de l’élevage 2023. Le ministre de l’agriculture a avancé quelques mesures dans les allées du salon.
Les professionnels de l’élevage bovin attendaient l’annonce d’un plan de souveraineté au Sommet de l’élevage 2023. Le ministre de l’agriculture a avancé quelques mesures dans les allées du salon.
« On a besoin d’élevages et d’éleveurs y compris pour la transition écologique », a déclaré Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture le 3 octobre au premier jour du Sommet de l’élevage à Cournon d’Auvergne près de Clermont Ferrand.
Alors que l’interprofession bétail & viande (Interbev) attendait un plan de souveraineté pour un élevage et une viande bovine durables, le ministre de l’Agriculture a égrainé quelques mesures destinées à soutenir l’élevage bovin.
L’élevage a un avenir.
— Marc Fesneau (@MFesneau) October 3, 2023
Pour notre souveraineté et pour nos transitions nous avons besoin d’élevage.
Et nous devons porter avec fierté nos filières d’élevage qui détiennent une partie de la solution face aux grands défis de notre siècle.
J’ai annoncé au @SommetElevage un plan… pic.twitter.com/hQqadEwTBF
MHE : reprise de l’export des bovins vifs vers l’Espagne
Lors d’un échange avec les représentants des éleveurs, dans les allées du Sommet de l’élevage, le ministre de l’Agriculture a annoncé avoir « débloqué » les échanges de bovins vifs avec l’Espagne, à l’arrêt depuis l’apparition de foyers de MHE (maladie hémorragique épizootique). Un accord élaboré « en dialogue avec la Commission européenne ».
Concernant l’Italie, premier débouché des broutards français (853 900 têtes en 2022), Marc Fesneau a indiqué avoir « bon espoir de débloquer [cette destination] dans les heures ou les jours qui viennent ».
Par ailleurs le ministre a dit vouloir « dédier une enveloppe d’environ 20 M€ dès cette année » à la recherche sur les questions sanitaires. L'objectif : rouver des moyens « d’éradiquer des maladies et des ravageurs qui nuisent à l’élevage ».
Défiscalisation du cheptel
La FNSEA a demandé au gouvernement de défiscaliser partiellement les stocks de bovins présents en élevages (vaches laitières et allaitantes), dont la valeur a fortement augmenté, selon les propos de Luc Smessaert, vice-président du syndicat, récoltés le 29 septembre par Agra Presse. Un dispositif qui pourrait être intégré dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2024. Le syndicat majoritaire agricole propose de sortir de l’assiette fiscale une « provision » de 250 € par animal de plus d’un an, dans une limite de « 15 000 euros par exploitant ». Les agriculteurs auraient ensuite « six ans pour la réintégrer ».
Une idée, au moins en partie reprise par le gouvernement, si l’on en croit les propos de Marc Fesneau ce 3 octobre devant la presse qui a évoqué « la défiscalisation du cheptel ». Le dispositif qui pourrait représenter, 50 à 100 millions d’euros, devrait être précisée dans les semaines qui viennent par Bruno Le Maire.
Installation : une partie du fonds entrepreneurs du vivant sera dédié à l’élevage bovin
Afin d’inciter les jeunes agriculteurs à davantage s’installer en élevage bovin mais manquant de capitaux financiers, Marc Fesneau a par ailleurs annoncé au Sommet de l’élevage qu’une partie du Fonds Entrepreneurs du vivant annoncé dans le cadre du Pacte pour l’orientation et l’avenir agricoles serait dédié à l’élevage.
Afin d’améliorer les conditions de travail et de qualité de vie des éleveurs, « nous allons mettre en place des incitations fiscales » pour le recours aux services de remplacement a-t-il par ailleurs annoncé.
Une stratégie abattoirs dotée de 50 millions d'euros
Afin de préserver la maillage territorial des outils industriels fragilisés par la décapitalisation, Marc Fesneau a annoncé que la stratégie abattoirs sera dotée de 50 millions d’euros (M€). Cette enveloppe, qui consiste en « une garantie des encours d’emprunt », doit permettre aux outils en difficulté de « passer le cap », a précisé le ministre de l'agriculture.