Hall 1, Aveyron, Macron, rugby...le salon de l'agriculture 2023 présenté par sa directrice
La 59e édition du Salon international de l’agriculture va se tenir à Paris, porte de Versailles, du 25 février au 5 mars. A un mois de son coup d’envoi, Valérie Le Roy, directrice du Sia, fait le point sur ce qui attend les visiteurs.
La 59e édition du Salon international de l’agriculture va se tenir à Paris, porte de Versailles, du 25 février au 5 mars. A un mois de son coup d’envoi, Valérie Le Roy, directrice du Sia, fait le point sur ce qui attend les visiteurs.
Pouvez-vous nous détailler les nouveautés de ce Sia 2023 ?
Il est d’abord important de rappeler qu’il va s’agir d’un retour au format habituel, après le Sia 2022 qui a été le salon des retrouvailles, ce qui nous apporte beaucoup de satisfaction. Nous voulons nous retrouver et générer un événement confortable et accessible à tous. Nous faisons appel à chacun pour que ce salon de l'agriculture qui s’inscrit dans l’ère de la protection de l’environnement, de la durabilité, du bien-être animal et des économies d’énergie soit responsable.
Il est aussi à souligner que les régions et départements d’Outre-mer vont pour la première fois être tous représentés.
Le Pôle AGRI'recrute, qui s’étoffe à chaque édition, va cette année représenter de manière quasi exhaustive l’ensemble des acteurs du secteur.
L’Agri 4.0 va être rebaptisée Agri Tech et va accueillir une grande diversité des secteurs et des services proposées par les start-up puisqu’on accueille une cinquantaine de start-up de la Ferme digitale.
Et puis l’Agdatahub arrive cette année avec des partenaires de développement comme Airbus qui vient pour la première fois avec ses images satellite qui analysent les parcelles agricoles.
Il est enfin à souligner la très nette évolution de l’espace Agri’Pro dédié aux professionnels puisqu’on dépasse les 600 m², soit une surface doublée.
« Nous allons faire un clin d'œil amical aux rugbymen français »
Et des choses plus spécifiques à l’actualité ?
Oui, nous allons faire un clin d’œil amical aux rugbymen français qui vont prendre part à la Coupe du monde organisée en septembre sur le sol français. Dès l’entrée du salon, nous allons rappeler que les agriculteurs et les rugbymen ont des valeurs communes. Et puis comme la web app’ lancée l’an passé avec des podcasts a très bien marché, nous allons continuer cette année avec des nouveautés : les coulisses du salon, des séquences pour faire partager le quotidien des agriculteurs ou encore une sonothèque dans laquelle il sera par exemple possible de retrouver Martine, l’éleveuse d’Ovalie, la vache égérie.
Qu’attendez-vous de cette 59e édition ?
Nous allons faire en sorte de contribuer à la tendance apparue avec la pandémie et la guerre en Ukraine qui montre que le métier d’agriculteur est essentiel et que la mission de l’agriculture est de nourrir les populations. La guerre au sein même de l’Europe et la notion de pénurie ont remis le monde agricole au premier plan. La souveraineté alimentaire avec le corolaire d’acheter au juste prix est un sujet non seulement d’actualité mais aussi de réflexion auquel doit participer le Sia. Le salon doit aussi continuer à être un rendez-vous des familles et garder son aspect pédagogique.
« Cette année, il y aura 16 pavillons internationaux »
Comment sera traitée la thématique 2023 qui est « L’agriculture, le vivant au quotidien » ?
La thématique va être un fil conducteur dans le Sia, des exposants vont s’en emparer et le traiter à leur manière. Le Concours général agricole et les éleveurs auront à cœur de présenter au public les enjeux du vivant. Et puis le vivant c’est aussi tout ce qui se passe de manière plus générale : la préservation du vivant sur la planète avec sa nécessaire protection. Le vivant c’est aussi notre public, c’est notre façon de penser, c’est une thématique et c’est aussi une posture générale qui anime organisateurs, exposants et visiteurs.
Pouvez-vous faire le point sur le nombre d’exposants et sur les délégations étrangères qui ont prévu de venir ?
Les délégations étrangères sont en train de s’inscrire, il est donc difficile de faire le point. Cette année, il y aura 16 pavillons internationaux, un nombre en nette évolution puisqu’ils étaient une dizaine en 2022 et une douzaine en 2020. La Côte d’Ivoire vient par exemple avec 4 pavillons différents, il s’agit d’une grosse représentation. Le Cameroun et l’Arménie seront présents pour le première fois. Il faut souligner que nous avons permuté le hall des pavillons internationaux avec celui des départements et régions d’Outre-mer. Quant aux exposants, ils sont eux aussi en cours d’inscription. Leur nombre était en hausse en 2022, nous tablons sur 1 100 exposants.
Y a-t-il d’autres changements d’implantation ?
Les régions de France, habituellement implantées dans le hall 3 vont cette année disposer d’un espace élargi puisqu’elles vont disposer de deux halls : toujours le hall 3 auquel vient s’ajouter le hall 7.1, pour une visibilité encore accrue. Quant aux Outre-mer, outre le hall 5.2, ils vont aussi s’implanter dans le hall 7, ce qui représente une surface plus importante que l’habituel hall 5.1
« Le hall 1 ne doit pas se transformer en foire agricole »
Que répondez-vous à la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron qui a décidé de ne pas exposer au Sia ?
Les raisons pour lesquelles elle a décidé de ne pas venir ne se discutent pas puisque c’est une question de règlement. A l’origine, un des stands du hall 1 était porté par l’ Interprofession régionale du veau d'Aveyron et du Ségala (IRVA) puis, au fil des années, sont venus se greffer les ovins, les caprins, les fromages mais toutes ces agrégations n’ont pas leur place dans le hall 1 mais dans le hall 3, celui des régions. Plutôt que d’exposer dans le hall 3, elle a choisi de ne pas venir, c’est son choix.
Il y a la queue à la porte du hall 1 et on ne peut pas accepter toutes les demandes, sinon il se transformerait en foire agricole. Cette absence est dommageable pour le Sia et les visiteurs. On peut être déçu mais le règlement doit être respecté, c’est une question d’équité.
« Le Sia doit rester une place où toutes les expressions doivent pouvoir se tenir »
L’an passé, des activistes étaient venus s’en prendre au stand de la FNSEA. Redoutez-vous cette année de telles actions ?
Redouter, ce n’est pas le mot que j’emploierais. Mais s’attendre à des actions oui. Le Sia doit rester une place où toutes les expressions doivent pouvoir se tenir. Pour autant, les actions ne doivent pas porter intégrité aux exposants ni cibler des stands, surtout que le Sia a vocation à accueillir des familles.
« Nous partons du principe qu'Emmanuel Macron va venir »
Le Président de la République va-t-il venir inaugurer le Sia ?
Nous n’avons pas encore d’information sur sa présence mais nous partons du principe qu’il va venir.
« Nous attendons environ 600 000 visiteurs »
Il y a pratiquement un an, à la veille du Sia commençait la guerre en Ukraine. Une année après, le conflit se poursuit , quelles répercussions a-t-il sur le Sia ?
L’annonce de la guerre l’année dernière a été un vrai choc. Cette guerre en Europe est d’autant plus marquante qu’elle touche aussi le secteur agricole. Les répercussions ne sont pas tant pour les organisateurs du salon mais pour beaucoup des exposants qui doivent par exemple faire face aux prix qui ont flambé comme celui de la farine. C’est un sujet qui sera largement débattu dans les allées. Nous avons toujours en tête l’Ukraine et les agriculteurs ukrainiens.
Combien de visiteurs attendez-vous ?
Nous en attendons environ 600 000, comme d’habitude, soit environ 1 % de la population. Nous ne courrons pas après le record de 700 000 car cela signifierait plus de monde dans les allées déjà bien fréquentées et cela se traduirait par un confort de visite restreint. Grâce à une bonne configuration due aux vacances scolaires, avec 600 000 ou 620 000 entrées, nous serons très contents.