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Pandémie de Covid-19
La FAO recommande une plus grande résilience des système agroalimentaires face aux chocs

L’édition 2021 du rapport de la FAO intitulé « La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture » pointe la fragilité des systèmes agroalimentaires lorsqu’ils sont confrontés à des événements imprévus.

Résilience rapport FAO
La sécurité alimentaire doit reposer sur la résilience des systèmes agroalimentaires selon la FAO.
© Pixabay

« Les chocs imprévisibles continueront d’affaiblir les systèmes agroalimentaires si nous ne prenons pas les mesures nécessaires pour bien nous y préparer » écrivent les auteurs du récent rapport de la FAO sur La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture. Ces derniers définissent les chocs comme des « déviations, sur le court terme, par rapport à des tendances longues et qui ont un effet préjudiciable important sur un système, sur le bien-être des personnes, sur les biens, sur les moyens d’existence, sur la sécurité et sur la capacité de résister à des chocs futurs ». Il peut, par exemple, s’agir de phénomènes climatiques extrêmes ou d’épidémies et d’infestations d’organismes nuisibles touchant les végétaux et les animaux.

Les chaînes de production et d’approvisionnement alimentaires ont toujours été vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes, aux conflits armés et à la hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires et il faut bien admettre que la gravité et le nombre de ces chocs vont en augmentant, pointe la FAO. La pandémie de covid-19 a aggravé une situation mondiale qui n’était déjà pas en bonne voie pour éliminer la faim et la malnutrition d’ici à 2030.

Peu de pays à l’abri

Les réseaux agroalimentaires mondiaux produisent chaque année 11 milliards de tonnes de nourriture et emploient, directement ou indirectement, plusieurs milliards de personnes. Il y a donc urgence à renforcer leur capacité à résister aux chocs. Les auteurs du rapport ont analysé divers facteurs comme les réseaux de transport, les flux commerciaux et la disponibilité d’une alimentation saine et variée dans plus d’une centaine de pays. Les pays à faible revenu se trouvent généralement dans une situation nettement plus délicate que les autres, mais il ressort que les pays à revenu intermédiaire sont eux aussi vulnérables. Le Brésil, par exemple, réalise 60 % de la valeur de ses exportations avec un seul partenaire commercial, il n’a donc que peu de marge de manœuvre lorsqu’un choc frappe l’un de ses partenaires. Même des pays à revenu élevé tels que l’Australie et le Canada ne sont pas à l’abri d’un choc compte tenu des longues distances qu’il faut parcourir pour assurer la distribution des produits alimentaires.
Pour près de la moitié des pays analysés, la fermeture des liaisons de transport d’importance critique augmenterait de 20 % au moins le temps de trajet, ce qui se traduirait par une hausse des coûts et donc des prix des produits alimentaires pour les consommateurs. La FAO recommande donc de faire de la résilience au sein des systèmes agroalimentaires un axe stratégique  de leurs plans d’action face aux défis actuels et à venir.

Plusieurs préconisations

Parce que la diversité multiplie les axes qu’il est possible de suivre pour absorber les chocs, les auteurs du rapport préconisent de miser sur la diversification des sources d’intrants (éléments entrant dans un processus de production), de la production, des marchés et des chaînes d’approvisionnement ainsi que des acteurs. Par ailleurs, la FAO estime que « pour maintenir la diversité des chaînes de valeur agroalimentaires nationales, on peut notamment promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises agroalimentaires, de coopératives, de consortiums et de pôles d’activité ». Autre aspect déterminant : la connectivité.
Des réseaux agroalimentaires  bien connectés peuvent en cas d’imprévu modifier rapidement leurs sources d’approvisionnement et les réseaux utilisés pour le transport, la commercialisation, les intrants et la main d’œuvre. Enfin, toujours selon la FAO, « il est essentiel d’améliorer les capacités de résilience des ménages vulnérables pour éradiquer la faim dans le monde. Nous pouvons y parvenir en améliorant l’accès aux biens, à des sources diversifiées de revenus et à des programmes de protection sociale en cas de choc ».

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