La consommation mondiale de vin a baissé de 3,3 % en 2024
Le bilan 2024 de l’OIV sur le marché mondial du vin confirme la tendance à la baisse de la consommation dans un contexte de baisse historique de la production mais d’une mondialisation du marché toujours aussi forte.
Le bilan 2024 de l’OIV sur le marché mondial du vin confirme la tendance à la baisse de la consommation dans un contexte de baisse historique de la production mais d’une mondialisation du marché toujours aussi forte.

L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a dévoilé le 15 avril son bilan mondial. L’une des courbes les plus marquantes est celle de la consommation mondiale de vin, en baisse de 3,3 % par rapport à 2023.
Elle s’établit à 214 millions d’hectolitres, « son plus bas niveau depuis 1961 », souligne John Barker, directeur général de l’OIV. Sur les 24 dernières années, le pic de consommation mondiale de vin a été atteint en 2007 avec 250 millions d’hectolitres. Le mouvement de baisse est continu depuis 2017, en dehors d’un rebond post-covid en 2021.

Aux tendances structurelles de déconsommation dans des pays très consommateurs, s’ajoutent les facteurs conjoncturels qui sévissent depuis 2022, entre hausse des prix, réduction du pouvoir d’achat et climat d'incertitude économique.
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Seuls l’Italie (stable), l’Espagne (+ 1 %), la Russie (+ 2 %), le Portugal (+ 1%) et la Hongrie (+ 7 %) font exception à la tendance baissière en 2024.
Parmi les 5 pays qui consomment le plus de vin, on note les baisses sensibles des Etats-Unis (- 5,8 %), de la France (- 3,6 %) et de l’Allemagne (- 3%).

Le poids important de la Chine dans la déconsommation
Par rapport à 2019, la consommation mondiale a perdu 22 millions d’hectolitres. Il faut noter que la Chine, dont la consommation de vin est encore en baisse de 19 % cette année, consomme 9,5 millions d'hectolitres de vin de moins qu'en 2019.
A elle seule, elle représente donc 40 % du recul de la consommation mondiale observé par rapport à 2019.
Près de la moitié des vins consommés dans le monde sont importés
A cette consommation observée dans 195 pays, répond une production dans 77 pays.
D’où un index de mondialisation toujours très élevé de 47 % en 2024. Cela signifie qu'une bouteille consommée dans le monde sur deux est importée.
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Malgré la baisse de la consommation, le commerce mondial est resté relativement stable avec 99,8 millions d’hectolitres (- 0,1 % par rapport à 2023) mais « à son plus bas niveau depuis 2010 », selon l’OIV. Ce constat ne doit pas faire oublier l'essor considérable des exportations de vin ces dernières décennies. Il y a 24 ans, en 2000, le volume exporté n’était que de 60 millions d’hectolitres contre donc près de 100 millions d'hectolitres aujourd'hui, tandis que le chiffre d'affaires mondial du vin s'établissait à moins de 15 milliards d’euros contre 35,9 milliards d’euros en 2024.

Porté par la premiumisation et l'inflation, le prix moyen du vin exporté reste à 3,6 euros par litre en 2024 et le chiffre d'affaires total reste un des meilleurs depuis 2000.
13 pays producteurs de vin exportent plus de 35 % de leur production
L’OIV distingue les exportateurs intensifs avec un taux de plus de 50 % des exportations rapportées à leur production moyenne. Il s'agit de notre voisin l'Espagne mais aussi de l'Australie, du Chili, de la Nouvelle-Zélande, de la Moldavie et de la Macédoine du nord.
La Bulgarie et la Hongrie approchent de très près la barre des 50 %.
La France avec un taux de 30 %, fait partie du groupe des pays ayant une intensité d'exportation "équilibrée" selon l'OIV, c'est-à-dire entre 20 % et 50 %. L’Italie, le Portugal et l’Allemagne font aussi partie de cette catégorie mais avec un taux supérieur à 40 %.

Au total, 13 pays exportent plus de 35 % de leur production sur la période 2020-2024. Pour nombre de pays producteurs de vin, l'exportation est donc vitale.
John Barker n'a donc pas manqué d'énoncer le renforcement de « notre engagement en faveur du multilatéralisme et du commerce mondial » comme élément qui fera avancer le secteur du vin aux côtés des objectifs de « travailler ensemble pour développer des solutions au changement climatique et faire du vin un modèle de durabilité » et d'« investir dans la recherche sur de nouveaux publics afin que nous puissions voir le vin à travers leurs yeux ».