Indépassable, le style Berlusconi
On a quelques confidences sur le dernier Sommet européen, présidé par Silvio Berlusconi. Tonalité générale : la présidence italienne a été dans ces circonstances « chaotique, sans inspiration, pénible et même grotesque », ce qui n’a pas empêché Berlusconi de considérer que cette ultime négociation constituait un « triomphe italien ». Et puis, on en apprend de belles… Ainsi lors du déjeuner d’ouverture des chefs d’Etats et de gouvernements, Silvio Berlusconi, très boute-en-train, déplie sa serviette et lance « Et maintenant, nous devrions discuter de quelque chose de bien concret, de femmes ou de football, par exemple !» Puis, s’adressant à Schröder, il lui dit « Toi au moins, tu comprends quelque chose aux femmes !» Tête de Schröder et, à côté, de Franz Fischer, qui cumulent les divorces et remariages ! Un peu plus tard, devant un rizotto qui ne faisait pas vraiment honneur à la cuisine italienne, Schröder rétorque « Silvio, jusqu’à présent je pensais que tu comprenais au moins quelque chose à la nourriture ! » En fin d’après-midi, alors que le débat sur la constitution se durcissait, le président italien a voulu détendre l’atmosphère en racontant aux chefs d’Etat et de gouvernement une blague assez consternante. « J’étais en hélicoptère au-dessus d’une manifestation et j’ai dit à mon épouse : si je laisse tomber un billet de dix mille euros, il y aura au moins un manifestant content. Elle m’a répondu : si tu jettes deux billets de cinq mille euros, cela fera deux Italiens satisfaits. A ce moment-là, le pilote se retourne et dit à ma femme : et si c’est Silvio qui tombe, ils seront tous contents !» Il parait que tout le monde regardait le bout de ses chaussures…