Inflation
Hausse du prix du pain : « attention aux troubles qui pourraient survenir »
Le député de l’Yonne André Villiers alerte le gouvernement sur les conséquences de la flambée du prix du pain, dont les agriculteurs ne sont pas responsables. Une hausse qui ne devrait pas dépasser 5%, a assuré Alain Griset, ministre délégué chargé des PME.
Le député de l’Yonne André Villiers alerte le gouvernement sur les conséquences de la flambée du prix du pain, dont les agriculteurs ne sont pas responsables. Une hausse qui ne devrait pas dépasser 5%, a assuré Alain Griset, ministre délégué chargé des PME.
La hausse des prix inquiète les parlementaires. Le député de l’Yonne André Villiers s’est notamment ému le mardi 16 novembre des conséquences d’une flambée des prix du pain lors de la séance des questions au gouvernement.
« Les boulangers n’ont pas le choix : ils doivent répercuter la hausse du prix de la farine, conséquence de la hausse du prix du blé. Monsieur le ministre, je lance donc l’alerte : attention aux troubles qui pourraient survenir si l’État ne garantissait plus notre souveraineté alimentaire. Le pain est un produit symbole », a alerté le député.
Ne pas faire croire aux Français que les agriculteurs seraient des profiteurs de crise
Evoquant la hausse du prix du blé (passé de 193 à 297 euros la tonne entre novembre 2020 et novembre 2021), des prix de l’énergie, des salaires et des autres charges, André Villiers s’est alarmé d’une probable flambée du prix de la baguette (actuellement à 90 centimes en moyenne). Et de prévenir : « attention à ne pas faire croire aux Français que les agriculteurs seraient des profiteurs de crise qui bénéficieraient de la hausse du prix du blé : c’est faux ! ».
Le parlementaire a ensuite demandé au gouvernement ce qu’il comptait faire face à cette situation. Réponse d’Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises : « les Français consomment en moyenne une baguette tous les deux jours et c’est à juste raison que son prix les préoccupe ».
Hausse du prix du pain: @AndreVilliers89 (UDI-I) s'inquiète de la hausse des prix des matières premières et des prix de l'énergie. Il demande au Gvt de s'en inquiéter et de prendre des mesures, "le pain étant un produit symbole" #DirectAN #QAG pic.twitter.com/ghH0AZMoe4
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) November 16, 2021
Rappelant que son prix n’est plus réglementé depuis 1987, le ministre a souligné que la baguette n’avait pris que 23 centimes en vingt ans.
« Cette année, vous l’avez souligné, les boulangers subissent cependant plusieurs augmentations : celle du prix la farine, due à l’augmentation du prix du blé, celles des prix de la levure et du papier et celle des salaires – une négociation a en effet abouti à une augmentation salariale de 1,1 %. On peut donc légitimement penser que le prix de la baguette pourrait augmenter », a-t-il reconnu. Toutefois « au regard de la concurrence » (37 000 boulangers en France, plus la grande distribution et les dépôts de pain), le représentant du gouvernement a estimé : « l’augmentation du prix de la baguette sera limitée ». « Certains estiment qu’elle ne dépassera pas 5%, ce qui est notre souhait », a-t-il ajouté. Ecartant l’idée d’une « augmentation générale des salaires », le ministre a complété : « prenons garde à la boucle prix-salaires : c’est un cercle vicieux qui peut nourrir l’inflation et appauvrir les Français ». Recueillant ainsi l’approbation des députés de la majorité.
Nous prenons la question des prix très au sérieux
« Nous prenons la question des prix très au sérieux », a de son côté déclaré Bruno Le Maire. Il répondait à une question du député communiste du Nord Fabien Roussel qui appelait le gouvernement à baisse les taxes sur les produits de première nécessité et à augmenter les bas salaires et les pensions. Rappelant ce que le gouvernement a déjà fait (indemnité inflation, bouclier sur le prix du gaz, plafonnement de la hausse de l’électricité) le ministre de l’Economie a affirmé « suivre l’inflation avec la plus grande vigilance ». Et d’inciter « tous les secteurs qui connaissent une pénurie de main d’œuvre – comme l’hôtellerie et la restauration – à consentir des efforts salariaux pour rendre leurs métiers plus attractifs et à améliorer les rémunérations ».