Gel tardif dans les vergers et les vignes : le phénomène se répète, souligne Serge Zaka
Serge Zaka, docteur en agroclimatologie, conférencier indépendant, commente l’épisode de gel tardif qui intervient pour la troisième année consécutive. Son impact s’annonce toutefois bien plus localisé qu’en 2021 et 2022.
Serge Zaka, docteur en agroclimatologie, conférencier indépendant, commente l’épisode de gel tardif qui intervient pour la troisième année consécutive. Son impact s’annonce toutefois bien plus localisé qu’en 2021 et 2022.
En ce début avril 2023, des épisodes de gel tardifs dans la nuit du 3 au 4 avril puis du 4 au 5 avril, que vous aviez prévus, ont touché la France. De quelle ampleur ?
L’épisode de gel a touché l’ensemble de la France mais surtout les fonds de vallée, car il s’agissait d’un gel radiatif. Quand sur les plateaux on a pu avoir 1°C, dans le fond des vallées la température est tombée à -2°/-3°C. C’est surtout l’arboriculture qui était à risque, la viticulture étant moins en avance que les années précédentes. Néanmoins il s’agit toujours d’un gel malvenu après deux ans de gel fort, n’importe quelle baisse de rendement est difficile pour les producteurs.
[Gel agricole] Les difficultés commencent cette nuit et s'intensifieront la nuit suivante. Nous ne sommes pas sur des pertes de rendement massives en 24h comme en 2021 ou 2022 mais la succession de matinée de gel radiatif (gelée blanche) peut entraîner une perte modérée à terme… pic.twitter.com/xtpor019o8
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 3, 2023
Des pertes sont-elles déjà annoncées dans certaines régions ?
Nous ne sommes pas sur une perte importante au niveau national. Les températures ont pu chuter jusqu’à -5 à -7°C dans certains fonds de vallée comme à Mourmelon-le-Grand (51), -5,2°C à Guéret (23), -3°, -4° à Chablis et dans la Loire, mais cela reste local. Il faut attendre quelques jours pour voir l’effet. Peut-être que localement il pourra y avoir des pertes jusqu’à 30% de rendement.
Pour la 3ème année consécutive, nos arboriculteurs veillent et luttent toutes les nuits contre un gel post-floraison début avril. Ils le font également pour nous. On peut les remercier !
— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 5, 2023
L'avancée de la floraison est causée par le changement climatique [1/2]
📸 @popoSTEINMETZ pic.twitter.com/eonOaxRadW
Les agriculteurs cette année étaient au taquet
Les agriculteurs sont-ils mieux préparés aujourd’hui ?
Cela fait trois ans que des gels interviennent début avril et la fréquence de gel après floraison est amenée à se répéter. Les agriculteurs cette année étaient au taquet, ils ont tout de suite installé leur matériel antigel au cas où. Beaucoup de viticulteurs ont répondu à mes cartographies sur twitter, certains me contactent même pour avoir la carte du lendemain.
Gel dans les vignes : en Gironde, les viticulteurs sur le pont https://t.co/rDzb9ImzVs pic.twitter.com/HuSniPU3SI
— Sud Ouest Bordeaux (@SO_Bordeaux) April 5, 2023
2 eme nuit de lutte anti gel …. @SergeZaka @MFesneau #ceuxquifontlesfruits#Drôme pic.twitter.com/y4K1K3AaIA
— Vallet Romain (@ValletRomain6) April 5, 2023
🥶 pleine Lune et une légère gelée … on a préféré ne pas prendre de risques 🍑 💪💪 #ceuxquifontlesfruits pic.twitter.com/HA1hacVsoV
— Pauline 👩🏼🍒 (@popoSTEINMETZ) April 5, 2023
L’épisode est-il désormais terminé ?
Le gel régresse avec l’air doux qui revient par l’ouest. Cette nuit l’Est pourra encore être touché (Bourgogne, Alsace notamment) avec des températures jusqu’à -2° et -3°. Le lendemain, il y aura un léger risque dans l’extrême Est de la France mais le plus dur est passé. Pour le Bordelais et les vergers de l’ouest méditerranéen il n’y a plus aucun risque.
D’autres épisodes de gels peuvent-ils intervenir dans les prochaines semaines ?
Il faut rester vigilant jusqu’aux saints de glace début mai (du 11 au 13 mai, ndlr). Mais le plus gros risque concerne toujours début avril avec une période de floraison décalée de 10 jours.