En réponse à Donald Trump, la Commission européenne annonce des droits de douane, y compris pour certains produits agricoles
Décidées par Donal Trump, les taxes américaines sur les importations d’acier et d’aluminium sont entrées en vigueur ce 12 mars et la réponse de Bruxelles a été immédiate. La présidente de la Commission européenne vient d’annoncer des mesures de rétorsion incluant la taxation de certains produits agricoles.
Décidées par Donal Trump, les taxes américaines sur les importations d’acier et d’aluminium sont entrées en vigueur ce 12 mars et la réponse de Bruxelles a été immédiate. La présidente de la Commission européenne vient d’annoncer des mesures de rétorsion incluant la taxation de certains produits agricoles.

[Mis à jour avec la réaction de la filière vins et spiritueux, le 13 mars à 11h50]
En réponse aux droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium décidés par Donald Trump entrées en vigueur aujourd’hui, la réponse de Bruxelles ne s’est pas fait attendre. Tôt ce matin, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé « des contre-mesures fortes mais proportionnées ».
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26 milliards d'euros de rétorsion décidée par la Commission européenne
« Étant donné que les États-Unis appliquent des droits de douane d'une valeur de 28 milliards de dollars, nous réagissons en adoptant des contre-mesures d'une valeur de 26 milliards d'euros. Cela correspond à la portée économique des droits de douane imposés par les États-Unis » a-t-elle expliqué.
We deeply regret the US tariffs imposed on Europe.
Tariffs are taxes.
They are bad for business, and even worse for consumers.
Today Europe takes strong but proportionate countermeasures.
We remain ready to engage in dialogue ↓ pic.twitter.com/5m1bGZjnsx— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) March 12, 2025
« Les droits de douane sont source d’incertitude pour l’économie »
« Les droits de douane sont des taxes. Elles sont mauvaises pour les affaires et encore pires pour les consommateurs. Elles perturbent les chaînes d'approvisionnement. Elles sont source d'incertitude pour l'économie. Des emplois sont en jeu. Les prix augmenteront. Personne n'a besoin de cela — ni dans l'Union européenne, ni aux États-Unis » a-t-elle ajouté.
Les contre-mesures décidées par la Commission européenne qui doivent encore être discutées devraient être activées ainsi : les premières seront mises en place dès le 1er avril et elles devraient toutes entrer en vigueur à compter du 13 avril.
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La Commission européenne laisse la porte ouverte aux négociations avec les Etats-Unis
Outre les produits industriels, les mesures de rétorsion devraient aussi concerner certains produits agricoles, notamment la volaille, le bœuf, certains produits de la mer, les fruits à coque, les œufs, les produits laitiers, le sucre, les légumes et surtout le soja. La Commission a fait savoir qu’elle reste toujours ouverte aux négociations avec les Etats-Unis. Elle a chargé Maroš Šefčovič, commissaire européen chargé du Commerce, de reprendre les discussions avec les États‑Unis afin "d'explorer de meilleures solutions".
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La filière Vins et spiritueux s’inquiète des mesures de rétorsions sur le bourbon
Les possibles mesures de rétorsion de l’UE sur les Etats-Unis, annoncées le 12 mars, et qui visent notamment le bourbon font naître des craintes au sein de la filière des boissons alcoolisées de l’UE, dont les Etats-Unis sont l’un des principaux marchés. Dans deux communiqués séparés publiés le même jour, l’industrie européenne du vin (CEEV) et celle des spiritueux (SpiritsEurope) voient d’un mauvais œil l’imposition de droits douane sur les produits américains et tirent la sonnette d’alarme, rapportent nos confrères d'Agra Fil.
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Elles invitent notamment les parties des deux côtés de l’Atlantique à tenir leurs secteurs « à l’écart de différends sans rapport avec eux ». SpiritsEurope ajoute que ces droits auront « un impact terriblement dommageable pour les sociétés européennes produisant des spiritueux américains, sur les sociétés américaines lourdement investies en Europe et sur tous les acteurs de la chaîne de valeur ». Et cela pourrait « mettre en péril les nombreux emplois qu'ils soutiennent y compris en zones agricoles ». « En fin de compte, ce sont les entreprises et les consommateurs de l'UE et des États-Unis qui en supporteront les coûts », indique, de son côté, le CEEV. Les parties prenantes disposent de deux semaines (jusqu’au 26 mars) pour fournir leur avis à la Commission.
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