Donald Trump menace les vins européens de droits de douane de 200 %
Le combat douanier lancé par Donald Trump depuis son arrivée à la tête des États-Unis connaît un nouvel épisode avec la menace de droits de douane de 200 % sur les vins et autres produits alcoolisés européens dont le champagne et autres vins français.
Le combat douanier lancé par Donald Trump depuis son arrivée à la tête des États-Unis connaît un nouvel épisode avec la menace de droits de douane de 200 % sur les vins et autres produits alcoolisés européens dont le champagne et autres vins français.

Modifié le 14/03/2025 avec ajout de la réaction de la FEVS
200 % de droits de douane, c’est la menace que brandit Donald Trump envers les vins européens exportés vers les États-Unis. « Si ces droits de douane ne sont pas retirés immédiatement, les États-Unis placeront sous peu un tarif de 200% sur tous les vins, champagnes et produits alcoolisés venant de France et d'autres pays de l'UE », lance le président des États-Unis sur son réseau Truth Social. Et de répéter que l'Union européenne est « l'une des autorités de taxation et de tarification les plus hostiles et les plus abusives du monde, qui a été créée dans le seul but de tirer parti des États-Unis ».
En réponse à la taxation américaine de 25 % sur l’acier et l’aluminium européens, la Commission européenne a annoncé le 12 mars des rétorsions qui seraient mises en place à partir du 1er avril. Parmi les produits américains envisagés figurent le bourbon.
Plaider pour exclure les vins et spiritueux des mesures de rétorsion
« Il est évoqué une liste complémentaire sous 15 jours d’où la position forte de la filière, explique Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de FranceAgrimer. Nous nous mobilisons auprès du Président de la République et du Premier Ministre pour convaincre la Commission européenne d’exclure les vins et spiritueux de cette liste afin ne pas pénaliser encore davantage un secteur qui souffre ». Et de rappeler le coût de 800 millions d'euros pour la filière évalué pour les précédentes taxes Trump, et « au-delà la perte de parts de marchés ».
Mobilisation générale des acteurs de la filière
Le 12 mars, le CEEV (Comité européen des entreprises Vin) implorait la Commission européenne d’exclure les vins américains de la liste des produits pouvant potentiellement faire l’objet de mesures de rétorsion face aux nouveaux droits de douane américains sur les importations d’acier et d’aluminium de l’Union européenne. « Le commerce du vin entre l'UE et les États-Unis est vital pour la durabilité du secteur vitivinicole des deux côtés de l'Atlantique et doit être préservé et soutenu », plaidait le communiqué.
Gabriel Picard, président de la FEVS, demande expréssement, lui aussi, à la Commission européenne de retirer les vins et spiritueux américains de la liste des représailles européennes. « Nous comprenons parfaitement que la Commission européenne doive gérér un nouveau rapport de force avec les Etats-Unis, admet-il. Mais cela doit être fait de façon opérante et pertinente. Or cibler les vins de Californie ou les producteurs de bourbon dans le Kentucky, qui sont nos alliés et nos partenaires, est de toute évidence contre-productif.
Le client numéro 1 de nos vins et spiritueux
Les États-Unis sont notre premier client en volume et en valeur pour les vins et spiritueux. Ils représentent à eux seuls le quart de notre chiffre d'affaires export en valeur. Les exportations de vins y ont augmenté en volume de 10,5 % en 2024 par rapport à 2023, et de 8,4 % en valeur. Elles ont aussi progressé en valeur de 7,6 % pour les spiritueux. Reconstitution des stocks et anticipation de futurs droits de douane étaient avancés par la FEVS pour expliquer cette croissance.
« La France et l'Union européenne ne souhaitent pas une guerre commerciale avec les États-Unis »
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard, a réagi sur le différend opposant l’Union européenne aux États-Unis. « Les États-Unis ont choisi de relancer le contentieux sur l'acier et l'aluminium ; l'Union européenne a répondu en annonçant, à titre de contre-mesures, la taxation d'un ensemble de produits d'un montant équivalent. Ces deux annonces ont vocation à servir de base à la négociation qui va s'ouvrir. La France et l'Union européenne ne souhaitent pas une guerre commerciale avec les États-Unis, telle que le président Trump en a pris l'initiative. Elles réagiront toutefois fermement pour sauvegarder les intérêts de leurs entreprises, face à des mesures arbitraires et contraires au droit international », a-t-elle commenté.