Les viticulteurs en pointe sur l’agroécologie
Le groupe BPCE a publié les résultats de son Observatoire agriculture-viticulture 2023. Cette enquête relève des spécificités de la viticulture par rapport aux autres secteurs agricoles. Parmi elles, un engagement agroécologique plus important.
Le groupe BPCE a publié les résultats de son Observatoire agriculture-viticulture 2023. Cette enquête relève des spécificités de la viticulture par rapport aux autres secteurs agricoles. Parmi elles, un engagement agroécologique plus important.
D’après la troisième édition de l’Observatoire de l’agriculture-viticulture publiée par le groupe coopératif de banque et d’assurance BPCE, 65 % des viticulteurs, et même 69 % des vignerons, se disent engagés dans une démarche agroécologique. Parmi les agriculteurs, cette proportion n’est que de 46 %. L’écart s’est encore accru en 2023, puisque l’engagement a gagné 4 points chez les viticulteurs, pendant qu’il a perdu 3 points chez les agriculteurs.
Les viticulteurs engagés ont mis en place des pratiques d’agroforesterie pour 9 % d’entre eux et de l’agriculture de conservation des sols pour 33 %. La viticulture durable se traduit également par un niveau très élevé de certification environnementale : 19 % produisent en bio, et 41 % disposent du label HVE (9 % pour les agriculteurs).
En contexte de crise, des freins plus difficiles à surmonter
Mais si 12 % des viticulteurs disent avoir l’intention de s’engager dans une certification environnementale dans les cinq ans, c’est 9 points de moins qu’en 2021. 6 % envisagent même de quitter l'agriculture biologique dans les 5 ans (11 % pour l'ensemble de l'agriculture).
En tête des besoins que nécessiterait un début d’engagement ou son intensification figurent les investissements en matériel (cités par 39 %) et la main-d’œuvre plus importante (citée par 28 %) devant l’acquisition de davantage de connaissance (22 %) et l’aide technique (21 %).
Dans le contexte actuel, ces besoins sont justement plus compliqués à satisfaire. Les viticulteurs sont à 70 % employeurs. Or 48 % d’entre eux déclarent avoir des difficultés pour trouver de la main-d’œuvre saisonnière en quantité suffisante, et 28 % à avoir des problèmes pour fidéliser leur main-d’œuvre permanente ou saisonnière.
Nouveaux arbitrages pour les investissements
Les projets d’investissements dans les deux ans sont aussi sous tension. Le renouvellement d’un matériel, envisagé par 35 %, est la première des intentions d'investissement, mais avec un retrait de 13 points par rapport à 2021. « Cette baisse peut s’interpréter comme une forme d’attentisme, mais aussi le contrecoup d’années de ventes au plus haut : un effet de rationalisation et/ou de cycle d’investissement », commente la BPCE.
Non mesurées lors de l’enquête précédente, les intentions d’investissement pour l’économie d’énergie (18 %), la production d’énergie (15 %) ou la création de réserves d’eau et/ou meilleure gestion de l’irrigation (12 %) illustrent la montée de nouveaux arbitrages.