Le vin bio a échappé au recul du marché bio en 2022
Le vin est la seule catégorie en hausse dans le bilan de la consommation de produits alimentaires bio des Français pour 2022. Un résultat auquel contribue sa distribution spécifique.
Le vin est la seule catégorie en hausse dans le bilan de la consommation de produits alimentaires bio des Français pour 2022. Un résultat auquel contribue sa distribution spécifique.
En 2022, les ventes au détail de vin bio ont progressé de 2 % par rapport à 2021, selon le bilan de la consommation de produits alimentaires bio publié le 1er juin dernier par l’Agence bio. Le chiffre d’affaires des ventes de vin bio au détail en France a atteint 1,2 milliard d’euros.
Une exception dans l’univers du bio touché de plein fouet par l’inflation et les arbitrages de consommation des Français qu’elle induit. Les achats de produits bio par les consommateurs sont globalement en recul de 5 %.
L’une des explications réside dans la distribution du vin bio. C’est la famille de produits qui repose le plus sur la vente directe (au domaine, boutique internet, salons). Elle représente 48% des ventes globales au détail. Aucune autre catégorie de produits bio n’atteint ce seuil. Un atout à préserver.
Ventes directes, CHR et cavistes progressent
Nicolas Richarme, président de SudVinBio, insiste sur les particularités de la distribution du vin bio. « Cette croissance est vraiment liée à la façon que l’on a de commercialiser le vin. Si l’on décortique la hausse des ventes, on se rend compte que les ventes reculent en grande distribution et en magasins spécialisés bio mais progressent sur la vente directe, la restauration et chez les cavistes », constate-t-il. Selon les données sur l'ensemble des ventes de vin bio en valeur HT départ chais (source Agence bio/ANDI 2023), les ventes ont progressé de 8 % chez les cavistes, 5 % en ventes directes et 12 % en CHR en 2022 par rapport à 2021 mais reculé dans le même temps de 7 % en grande distribution et en surfaces bio spécialisées.
« A chaque fois qu’il y a quelqu’un en face du consommateur pour expliquer le produit, le consommateur s’oriente vers le bio », analyse-t-il. Il admet toutefois que ces circuits de distribution présélectionnent aussi des consommateurs moins contraints sur leurs dépenses.
Une offre en forte hausse
Malgré ces bons résultats, le président de Sudvinbio ne cache pas les tensions actuelles sur le marché. Entre 2021 et 2022, ce sont 600 000 hectolitres de vin qui sont arrivés sur le marché pour l’Occitanie. Il cite une baisse des prix du vrac de 10 à 15 %. « On ne peut pas aussi vite trouver des débouchés. Bien sûr que des gens vont distiller, bien sûr que des vins bio vont se vendre en conventionnel mais déclasser c’est un moindre mal si ça peut éviter aux prix du bio de dégringoler en dessous des prix de revient », plaide-t-il. Il rappelle qu’un même phénomène de décalage entre l’offre et la demande a déjà eu lieu au début des années 2000.
Le moindre référencement des vins bio en grande distribution risque de ne pas améliorer la tendance dans ce circuit. « Moins de produits en rayon, c’est moins de ventes », prévient Nicolas Richarme. Il s’agit donc pour la filière de préserver et même amplifier les bons résultats obtenus dans les autres circuits.
L’export est une priorité. En 2022, il a représenté 39 % du total des ventes des vin bio en valeur et a progressé de 2 % par rapport à 2021.