Les ruraux ne veulent pas d’une hausse de la taxe carbone
Le dernier Baromètre d’opinion de la DRESS fait apparaître une plus faible adhésion à la hausse de la taxe carbone parmi les résidents des communes rurales en comparaison au reste de la population française.
Le dernier Baromètre d’opinion de la DRESS fait apparaître une plus faible adhésion à la hausse de la taxe carbone parmi les résidents des communes rurales en comparaison au reste de la population française.
En 2022, d’après le Baromètre d’opinion de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), plus de six résidents de France métropolitaine sur dix sont favorables à une augmentation de la taxe carbone si, en contrepartie, une mesure redistributive, fiscale ou environnementale est mise en place. L’adhésion spontanée est près de deux fois plus faible si une hausse leur est proposée sans contrepartie. Quelle que soit la mesure compensatoire, 34 % des personnes interrogées y adhèrent ; à l’opposé 13 % la rejettent systématiquement.
Lire aussi : Accord européen sur le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières de l'UE
Quelle que soit la mesure envisagée, une plus faible adhésion à la hausse de la taxe carbone parmi les ruraux
À revenus donnés, face à la hausse de la taxe carbone, les personnes vivant en milieu rural perdent plus de pouvoir d’achat que celles de l’agglomération parisienne, du fait du poids plus élevé du transport et du chauffage individuel dans leur consommation. Une redistribution horizontale telle que la création de transports, d’emplois et de services de proximité dans les zones périphériques et rurales permettrait de faire face en partie à cette hausse pour les foyers les plus touchés, en favorisant le développement d’alternatives moins carbonées. Alors que seule une personne sur cinq vivant dans une commune rurale est favorable à une hausse de la taxe carbone sans contrepartie proposée, deux sur trois disent le devenir si cette hausse est accompagnée de la création de transports, d’emplois et de services de proximité dans les zones périphériques et rurales.
Lire aussi : L’agriculture fait avancer la neutralité carbone
Une hausse mieux acceptée si elle est accompagnée de la création de transports d’emplois et de services
Cette contrepartie est celle qui rencontre le plus d’adhésion parmi les résidents des communes rurales – ils sont moins de six sur dix à adhérer à la hausse de la taxe carbone pour les autres contreparties proposées. Quelle que soit la mesure envisagée, la hausse de la taxe carbone reste donc moins bien acceptée dans les communes rurales que partout ailleurs. Cependant, l’écart d’adhésion entre les habitants des communes rurales et les Franciliens est trois fois plus faible (10 à 15 points d’écart) lorsqu’elle finance une autre mesure, quelle qu’elle soit, que lorsqu’aucune contrepartie n’est mentionnée (37 points d’écart).