Lecture
Les possibles devenirs agricoles passés au crible
Dans une conjoncture incertaine, l’ouvrage collectif « D’une agriculture à l’autre, conflictualités, expérimentations, transmissions » qui vient d’être publié aux éditions Quæ offre un éclairage singulier sur de possibles devenirs agricoles à l’échelle des territoires.
Dans une conjoncture incertaine, l’ouvrage collectif « D’une agriculture à l’autre, conflictualités, expérimentations, transmissions » qui vient d’être publié aux éditions Quæ offre un éclairage singulier sur de possibles devenirs agricoles à l’échelle des territoires.
Crises en tous genres, accentuation des effets du changement climatique et répercussions de la guerre en Ukraine impactent le secteur agricole qui doit faire face, mais comment ? C’est le propos de l'ouvrage collectif « D’une agriculture l’autre, conflictualités, expérimentations, transmissions ». Ce livre documente et analyse des expérimentations telles que la valorisation de productions sur les marchés locaux ou l’allongement des rotations culturales et des changements de pratiques : élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans l’enseignement agricole.
Il décrypte aussi les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs, notamment.
De nouvelles façons de travailler
Grâce à l’écoute des acteurs, les auteurs du livre décrivent des initiatives ou des situations ancrées géographiquement. L’ouvrage se décompose en trois parties : conflictualités. déplacements, souffrances et négociations ; expérimentations professionnelles et sociales des collectifs hétérogènes pour innover ; transmission. Savoirs, places et métiers.
Il dresse le portrait d’une « autre agriculture » soutenue par de nouvelles façons de travailler qui émergent sans bruit, loin du vacarme des conflits médiatisés, tels ceux sur le bien-être animal, la prédation du loup ou la surmortalité des abeilles. Sont également abordées des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et une réflexion sur la relève en élevage.
Une enquête à « hauteur de ferme »
Les auteurs tiennent à préciser : « L’enquête à « hauteur de ferme » contribue de manière essentielle à la remontée d’un ensemble de phénomènes sociaux générés par les crises actuelles : pertes de repères vécues par une profession en déclin, changements en train de se vivre dans les territoires, colères, craintes et aspirations d’un ensemble d‘acteurs ». Et d’ajouter : « S’employant à donner chair aux constats statistiques autant qu’à décrire la singularité de configurations sociales et professionnelles, l’enquête qualitative relève d’une écologie de l’attention pour et avec les mondes agricoles, nourrissant une exigence à la fois scientifique et éthique ».