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Sondage
Sondage : le chiffre qui montre l'inquiétude des Français inquiets pour la souveraineté alimentaire

Un sondage d’opinion réalisé par l’Ifop à la demande de La Coopération Agricole, à la veille du salon de l’Agriculture, fait état des liens qui unissent les Français à l’agriculture et à l’alimentation.

agroalimentaire
Les Français s'inquiètent de la sécurité alimentaire du pays.
© P. Cronenberger

A quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, 78 % des Français interrogés estiment que les thématiques de l’agriculture et de l’alimentaire ne sont pas suffisamment prises en compte dans le programme des différents candidats. Autre fait marquant : 46 % des personnes interrogées craignent que la France ne soit plus en mesure de nourrir l’ensemble de sa population à l’horizon 2050.  Et même si près d’un quart des répondants ne sont pas en mesure de se prononcer sur l’état de la balance commerciale agroalimentaire de la France, ils sont tout de même 39 % à la percevoir déficitaire alors que 16 % l’imaginent encore excédentaire. L’inversion progressive de la balance commerciale est selon les Français en premier lieu imputable à une concurrence étrangère qui bénéficie de conditions plus favorables, qu’il s’agisse de coûts de production moindres (55 %), un impôt sur les entreprises moins élevés (33 %) ou encore des règles et de normes plus souples (30 %).

" Privilégier au maximum les circuits courts et les entreprises nationales "

Les lacunes « nationales » comme le manque d’aide de l’Etat (21 %) ou d’innovation (9 %), voire une baisse de la qualité des produits alimentaires français (7 %) sont bien moins cités par les répondants. Afin de lutter contre ce déficit productif, les Français interrogés considèrent qu’il faut, dans le cadre d’appels d’offres passés par les écoles et les administrations (par exemple les cantines), privilégier au maximum les circuits courts (44 %) et les entreprises nationales (31 %). Ces impératifs locaux prennent le pas sur les considérations écologiques : 14 % des répondants seulement estiment qu’il faut privilégier des produits respectueux de l’environnement, tandis qu’une minorité  (5 %) plaide pour un « laisser faire » sur les marchés publics afin de permettre des économies financières.

Attractivité des emplois des deux secteurs

Les personnes interrogées sont 7 sur 10 à juger la présence d’entreprises agroalimentaires sur le sol hexagonal indispensable afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays, proportion qui évolue fortement en fonction de l’âge du répondant : de 52 % chez les 18-24 ans à 81 % chez les 65 ans et plus. La favorisation d’une alimentation d’origine locale apparaît comme l’enjeu prioritaire (39 %), devançant de peu la relocalisation des activités agroalimentaires dans l’Hexagone (35 %) et la lutte contre le gaspillage alimentaire (34 %). D’autres thèmes apparaissent plus en retrait comme les modes de production vers des systèmes plus écologiques (26 %), l’amélioration de la qualité des produits (16 %) ou encore la diminution ou la suppression de la viande dans l’alimentation (9 %, mais 17 % chez les moins de 35 ans).

" Les coopératives représentent une sécurité pour les exploitations agricoles "

Les liens forts qui unissent les Français aux agriculteurs ne se distendent pas puisque 90 % des Français ont une bonne image de l’agriculture hexagonale. Ce chiffre s’élève à 68 % pour l’industrie agroalimentaire. Il faut préciser que les métiers associés à ces secteurs intéressent les Français. Ils sont ainsi 46 % à déclarer pouvoir envisager une carrière dans le commerce agroalimentaire, 40 % dans la logistique/transport agroalimentaire et 38 % dans la production agricole ou dans l’industrie agroalimentaire en général.

Pour ce qui est des coopératives agricoles, 9 personnes sur 10 en ont déjà entendu parler et 46 % voient précisément de quoi il s’agit. Toutefois, l’âge joue un rôle dans cette connaissance (97 % des 50 ans et plus et 71 % chez les 18-24 ans). Par ailleurs, 91 % des Français estiment que les coopératives agricoles représentent une sécurité pour les exploitations agricoles et sont des entreprises d’avenir pour l’alimentation, 86 % qu’elles permettent aux agriculteurs d’être en mesure de peser dans le rapport de force avec la grande distribution et 85 % qu’elles offrent un accompagnement efficace aux exploitations, notamment dans le cadre de la conversion au bio et de la transition écologique.

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