Les feux se multiplient : coup de chaud sur la moisson
Avec les conditions climatiques actuelles, les incendies se multiplient en plaine. Le risque est accru dans les sols pierreux. Les frottements déclenchent des étincelles. La sécheresse et la chaleur attisent le moindre départ de feu. Petit tour de plaine avec des témoignages en Normandie, dans les Hauts-de-France ou en Nouvelle-Aquitaine.
Avec les conditions climatiques actuelles, les incendies se multiplient en plaine. Le risque est accru dans les sols pierreux. Les frottements déclenchent des étincelles. La sécheresse et la chaleur attisent le moindre départ de feu. Petit tour de plaine avec des témoignages en Normandie, dans les Hauts-de-France ou en Nouvelle-Aquitaine.
« J’ai cru un instant que je n’allais pas sauver mon tracteur de l’incendie ! À une quinzaine de secondes près, ce n’est pas seulement la presse qui brûlait, mais tout l’attelage !», témoigne Paul Coussement dans le journal l’Oise Agricole. Le jeune agriculteur de Bouvresse (60) a perdu sa presse dans un incendie. Le feu a également détruit une vingtaine d’hectares d’escourgeon (7 ha sur pied et le reste en andains ». Pour limiter la propagation de l’incendie, l’agriculteur a déchaumé et étalé un tas de fumier. Ce cas est loin d’être isolé. Depuis le début de l’année, le Service départemental d’incendie et de secours a recensé 59 feux de broussaille, 18 feux de chaume, 1 feu de forêt, 53 feux de haies, 7 feux de meules, 29 feux de récolte, 77 feux de végétation et 5 feux d’engins agricoles.
Danger dans les sols pierreux
Dans l’Orne et le Calvados, les incendies se sont également multipliés. Dans l’Agriculteur Normand, Jean-Pierre Prévost, responsable céréales à la FDSEA de l'Orne, indique : « on dénombre quatre départs de feu dans notre département depuis jeudi et deux dans l'Eure, bordure Orne. La dernière fois qu'il y a eu des feux comme cela, c'était il y a trois ans ». Les départs de feu sont généralement liés à des frottements métalliques et des étincelles qui partent sous la coupe. « Le risque est accru dans des sols pierreux par rapport à des terres en limons profonds. Si la lame de la moissonneuse batteuse ou les patins, qui règlent la hauteur de coupe optimum, frottent des silex, il y a un effet pierre à feu. C'est ce que l'on voit le plus souvent. Et là, les exploitants ont beau faire preuve de vigilance, lorsque la végétation est sèche comme c'est le cas cette année, l'incendie prend très vite », détaille Pascal Laignel, expert agricole et foncier dans le journal agricole normand.
Les bons gestes pour limiter les dégâts des incendies
Outre le déchaumeur, Jean-Pierre Prévost conseille aux éleveurs d’avoir une tonne à lisier pleine d’eau. Ce céréalier a, lui, rempli, son pulvérisateur. Avec ce dernier, l’agriculteur peut arroser, mais il fait aussi office de réserve d’eau pour les pompiers.
- Disposer d’un téléphone pour composer le 18 ou le 112 en cas de départ de feu.
- S’équiper d’extincteurs à poudre pour le matériel et à eau pour les cultures
- Avoir une tonne à eau et un outil de travail du sol à proximité de la parcelle
- Faire un repérage dans la parcelle pour éviter le choc avec des pierres ou des matériaux ferreux
- S’assurer du bon fonctionnement de la machine (absence de fuite, filtres nettoyés régulièrement)