Election présidentielle 2022
Les déclarations d’Eric Zemmour sur l’agriculture en cinq vidéos
Eric Zemmour vient d’officialiser sa candidature à l’élection présidentielle française pour 2022. Si l’agriculture ne figure pour l’heure pas dans ses priorités affichées, retour, avec cinq vidéos, sur ses principales déclarations en tant que polémiste sur le sujet au cours des dix dernières années.
Eric Zemmour vient d’officialiser sa candidature à l’élection présidentielle française pour 2022. Si l’agriculture ne figure pour l’heure pas dans ses priorités affichées, retour, avec cinq vidéos, sur ses principales déclarations en tant que polémiste sur le sujet au cours des dix dernières années.
Le polémiste et essayiste Eric Zemmour vient de se déclarer candidat à la prochaine élection à travers la diffusion d’un vidéo sur les réseaux sociaux. Au-delà de ses thèmes chers comme l’immigration et le déclin de la France, l’ancien journaliste politique y déclare : « bien sûr nous devons réindustrialiser la France. Bien sûr, nous devons rééquilibrer notre balance commerciale, ramener en France nos entreprises qui ont déménagé, redonner du travail à nos chômeurs ».
Les agriculteurs ne sont pas évoqués explicitement dans son discours, à peine voit-on une image de ferme au moment où Eric Zemmour déclare : « bien sûr, nous devons permettre à nos petites entreprises de vivre et de grandir, et d’être transmises de génération en génération ». Et de se justifier sa candidature entre autres « pour que [nous puissions] encore préserver nos modes de vie, nos traditions, notre langue, nos conversations, nos controverses sur l’Histoire ou la mode, notre goût pour la littérature et la gastronomie ».
Si l’agriculture n’est pas l’un de ses thèmes favoris et ne s'inscrit pas pour l'heure dans son programme, ces dernières années à l’occasion de chroniques ou de débats télévisés, le polémiste s’est plusieurs fois exprimé sur le sujet. Retour sur ses principales déclarations en cinq vidéos.
-
« Grande distribution et spéculation internationale : deux nouvelles plaies d’Egypte des paysans »
En janvier 2011 sur RTL, alors que Nicolas Sarzokzy s’apprête à présenter ses vœux au monde rural en Alsace, Eric Zemmour déclare le président impuissant face à l’évolution des prix agricoles : « aujourd’hui les deux nouvelles plaies d’Egypte des paysans ont pour nom la grande distribution et la spéculation internationale ». Regrettant l’accord entre le général de Gaulle et Einsenhower, dans les années 60, selon lequel « le contribuable allemand subventionnait le paysan français et le consommateur français achetait de belles voitures allemandes » (un « accord gagnant-gagnant » selon lui), « la Pac est aujourd’hui de plus en plus perdant-perdant », poursuit Eric Zemmour. Et d’évoquer la baisse de 35% du revenu agricole en 2009 et le taux de suicide important dans le monde agricole. Il déplore encore : « l’agriculture française a été jetée dans la bataille de la mondialisation ».
-
« Une bouffe de merde pour une masse mondialisée »
En septembre 2015, alors que les agriculteurs français manifestent à Bruxelles, Eric Zemmour s’en prend à la politique agricole européenne dont le discours sur la qualité est là pour « épater la galerie médiatique » : « la réalité s’appelle course à la productivité, course à la taille, course aux machines, course aux Roumains payés trois sous ». En bref, « une bouffe de merde pour une masse mondialisée », lâche-t-il prenant l’exemple des fruits espagnols « insipides » ou encore du porc allemand, appelé « minerai ». « Les agriculteurs sont sommés de suivre ces exemples ou de mourir », lance le polémiste. Selon lui, Bruxelles a tué la Pac « avec la complicité de l’Allemagne et de l’Angleterre et la passivité hypocrite des gouvernements français ». A noter qu’il égratigne au passage les « syndicalistes de la FNSEA » qui a contribué à « privilégier les prix bas à la qualité ».
-
« N’est pas Chirac qui veut ! »
En février 2018, toujours sur RTL, le polémiste commente alors la venue d’Emmanuel Macron au salon de l’Agriculture, ironisant sur sa faible connaissance du monde agricole. « Le cul des vaches ce n’est pas vraiment le truc d’Emmanuel Macron. N’est pas Chirac qui veut ! » lance-t-il. « Pour Macron, la terre est une abstraction, des chiffres, des tableaux excel », poursuit-il. Regrettant « le démantèlement de l’édifice de la politique agricole commune par Bruxelles depuis 30 ans », il estime qu’Emmanuel Macron « arrive à la fin du match ». Face à la multiplication des accords de libre-échange, il déclare « c’est une boucherie qui s’annonce entre le poulet brésilien et le bio haut de gamme, il n’y aura bientôt plus rien ».
-
« Un tiers des agriculteurs touche 350 euros par mois »
En mars 2020, sur la chaîne CNews, Eric Zemmour débat face au député LREM Frédéric Descrozaille sur la faible rémunération des agriculteurs. Alors que ce dernier explique qu’un agriculteur ne peut pas être comparé à un salarié en termes de revenu, Eric Zemmour affirme qu’ « un tiers des agriculteurs touche 350 euros par mois, c’est la moitié de l’allocation du droit d’asile, c’est le tiers du RSA. Comme réussite y’a mieux alors qu’il n’y a presque plus d’agriculteurs. Et je ne parle pas des suicides pour ne pas faire de misérabilisme ».
-
« Les agriculteurs ont beaucoup d’ennemis »
En avril 2021 sur CNews, sur le plateau SoirInfo, le polémiste Eric Zemmour affirme que « les agriculteurs ont beaucoup d’ennemis ». Et d’en faire la liste : la grande distribution « qui négocie à la manière de prédateurs et se dispute avec les industries agroalimentaire la marge sur le dos du paysan », les « écolos » « qui disent il faut faire des circuits courts -je n’y suis pas hostile !- et en même temps demandent de remettre le loup, l’ours.. » et qui « sont en même temps pour le libre-échange », l’Etat français « spécialiste pour laver plus blanc que blanc » qui rogne la faible marge de manœuvre de l’agriculture « soumis à des normes de plus en plus délirantes », les coopératives, la Commission de Bruxelles et enfin le consommateur qui « refuse de payer un peu plus cher pour des produits français ».
Retrouvez notre dossier | Election présidentielle 2022 : quelle place pour l’agriculture ?