Aller au contenu principal

Les clôtures virtuelles par GPS, efficaces mais coûteuses

La Digiferme expérimentale du Mourier a testé avec succès les clôtures virtuelles NoFence. Mais les colliers GPS restent coûteux à l’achat comme à l’utilisation.

Pourrait-on se passer demain de clôture physique pour du pâturage tournant ? Des alternatives basées sur des colliers GPS et la dématérialisation des clôtures se développent en Norvège (NoFence), en Australie (eShepherd) ou au Royaume-Uni (Boviguard). L’Institut de l’élevage a testé les colliers NoFence dans plusieurs Digifermes dont celle du Ciirpo au Mourier en Haute-Vienne.

Vingt brebis ont été équipées d’un collier muni d’un boîtier contenant un capteur GPS, une batterie rechargeable et un émetteur de son. Le boîtier porte deux mini-panneaux solaires pour recharger la batterie et ainsi rallonger son autonomie. Les capteurs sont géolocalisés avec une fréquence d’autant plus élevée que les visites de la clôture virtuelle sont nombreuses. L’autonomie de la batterie est donc d’autant plus courte que l’animal passe du temps autour de la clôture.

Une mélodie puis un stimulus électrique

Lorsqu’un animal franchit la clôture virtuelle, il est prévenu par une mélodie diffusée par le collier. Si l’animal continue à s’éloigner, il reçoit un premier stimulus électrique. Il peut ainsi recevoir jusqu’à trois séquences d’alerte et d’électricité. Au-delà, le capteur se met en veille, avertit l’éleveur par SMS et continue de géolocaliser l’animal à intervalle de 30 minutes environ.

Les données sont transmises par le réseau satellitaire et sont communiquées à l’éleveur par une application smartphone via le réseau téléphonique. En routine, il faut veiller à charger les batteries avant d’en équiper les animaux, tracer la clôture sur l’application et activer les colliers quand les animaux se trouvent dans le paddock.

Plus grégaires, les brebis n’approchent pas trop

L’essai conduit à l’automne 2020 au Mourier sur 20 brebis de race Mouton vendéen de réforme non tondues a duré neuf jours. « Les brebis comprennent rapidement le fonctionnement des clôtures virtuelles, observe Laurence Depuille de l’Institut de l’élevage. Le nombre d’avertissements a considérablement diminué après le premier jour d’activation des colliers pour les brebis, alors qu’aucun protocole d’apprentissage n’avait été mis en place. » Les brebis ont généré peu d’alertes, avec 1,8 alerte sonore et 0,4 stimulus électrique par jour et par brebis en moyenne. Et encore, seuls quelques individus ont testé la limite. Des génisses, testées dans d’autres Digiferme, ont entraîné en moyenne une quinzaine d’alertes sonores et deux à trois stimulus électriques par jour et par génisse. « Le comportement plus grégaire des brebis explique sans doute cette différence de comportement. »

250 euros par collier et 40 centimes par jour

Si les paddocks ont été pâturés de façon homogène chez les génisses, la bande de clôture virtuelle est visible à l’œil nu car moins pâturée. Cela s’explique par la précision d’environ un mètre du GPS. L’élargissement du paddock virtuel est donc nécessaire pour assurer un pâturage homogène. « Le système n’est pas infaillible. À proximité d’habitation ou de voies de circulation, il est préférable d’avoir une clôture physique », prévient Amélie Fischer de l'Institut de l'élevage qui prévoit déjà de poursuivre les essais cette année en étudiant l’effet des clôtures virtuelles sur le bien-être animal, le stress et le travail de l'éleveur.

L’investissement initial reste de toute façon élevé. Il faut actuellement compter environ 250 euros par capteur auquel s’ajoutent un abonement de plus ou moins 40 centimes par jour et par capteur en fonction du nombre de capteurs utilisés et de la durée d’utilisation par année.

Les plus lus

Maxime Taupin
« On a beaucoup diversifié, j’ai besoin de revenir au métier d’éleveur ovin »
Maxime Taupin est en Gaec avec ses parents sur une exploitation multi-ateliers, entre troupe ovine, grandes cultures, vente…
Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
Guillaume Maman
« J’ai créé un atelier ovin complémentaire des grandes cultures avec un minimum d’investissement »
Dans le nord-est de l’Aube, Guillaume Maman a repris l’exploitation familiale orientée grandes cultures et a créé un atelier ovin…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre