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Les brebis sont aussi bien dehors que dedans

Le grand air de la plaine réussit plutôt bien aux brebis. Les notations réalisées sur 1 256 d’entre elles en début et fin de pâturage le démontrent.

Le pâturage en plein air jour et nuit de septembre à mars pour les couverts végétaux et entre janvier et mars pour les céréales n’induit aucun problème de santé et de bien-être pour les brebis. Si la biomasse est suffisante, la valeur alimentaire de ces fourrages couvre les besoins des brebis à tous les stades physiologiques : vide, en lutte, gestante, allaitante. Cette ressource est également adaptée pour assurer la croissance des agnelles de renouvellement et la finition des agneaux.

Quelques conditions sont toutefois à respecter. La première est de faire pâturer des espèces qui ne sont pas toxiques pour les animaux. Pour en savoir plus, une fiche technique est à votre disposition sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr : « Les dérobées et les ovins : espèces à privilégier et modes d’utilisation ».

En matière de pâturage des céréales, il est conseillé de mettre à disposition une pierre de sel enrichie pour prévenir les hypocalcémies. En effet, leur teneur en calcium est faible.

Les couverts végétaux ont la réputation de faire boiter les brebis, du fait des morceaux de terre qui restent maintenus entre les onglons. Et pourtant, sur les huit troupeaux suivis au cours de cette étude(1), aucune boiterie n’a été enregistrée sur six d’entre eux pour une durée de pâturage moyenne de 70 jours (tableau). Il est par conséquent préconisé de rester vigilant et de soigner les boiteries dès qu’elles apparaissent.

Quelles que soient les conditions météorologiques, la peau des brebis reste parfaitement sèche sous la laine. Ainsi, même avec des conditions particulièrement pluvieuses, les brebis sont sèches côté peau alors que toutes présentent une laine humide en surface. La laine joue parfaitement son rôle protecteur et isolant. Il est pour cela impératif que les brebis soient tondues depuis plus de deux mois en cas de pâturage automnal et hivernal. Elles disposent ainsi d’une repousse de laine suffisante.
(1) entre 2018 et 2020, huit lots de brebis d’une taille de 60 à 253 brebis de race Romane, Île-de-France, Wayrere-Romney, Solognote et Limousine ont été suivis avec 11 séries de mesures sur chacune d’entre elles en début et fin de pâturage.

Les espèces fourragères toxiques

Parmi celles semées classiquement, elles sont peu nombreuses. Il s’agit des moutardes en pure, de la gesse et de la vesce velue si elles sont en graines et du sarrasin en pur.

Des éleveurs témoignent

Vincent Morisseau, éleveur à Aufferville (77)

« Faire des luttes sur couverts était une inquiétude pour moi. Est-ce que le fait d’être dehors ne va pas stresser mes brebis ? En fait, la prolificité a augmenté de 30 % ! »

Jean-Luc Douine, éleveur et céréalier à Guercheville (77)

« On s’est aperçu que les brebis qui marchaient dehors étaient beaucoup plus musclées. Il y a moins de soucis à l’agnelage. »

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