Le Code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprin évolue !
Dès janvier 2022, la nouvelle version du Code mutuel caprin sera mise en œuvre dans les élevages. Les principales nouveautés portent sur l’évaluation environnementale, la biosécurité et le bien-être animal.
« La meilleure prise en compte des attentes sociétales figure parmi les grands enjeux de la filière, rappelle Mélissa Brocart, chargée de mission à l’Anicap. Il est important de mettre en avant et de valoriser les pratiques des éleveurs relatives au bien-être animal, à la préservation de l’environnement ou encore à l’élevage des jeunes. »
En 2021, après un travail de coconstruction avec l’ensemble des acteurs de la filière laitière caprine, l’Anicap a mis au point une nouvelle version du Code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprin. À partir du 1er janvier 2022, les visites qui permettent d’accéder au Code mutuel seront toutes effectuées avec la version 2021.
Le référentiel compte désormais 53 points au lieu de 43 dans la version précédente.
22 points relatifs au bien-être animal
« Parmi les nouveautés figurent l’évaluation environnementale (diagnostic CAP’2ER ou outil reconnu comme équivalent par l’Anicap), l’enrichissement du milieu, la mise en œuvre des mesures de biosécurité ou encore la formation au Guide des bonnes pratiques d’hygiène dans les élevages fermiers. Une plus grande attention est apportée à l’élevage des jeunes », précise Mélissa Brocart.
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Autre nouveauté, il n’y a plus de rubrique spécifique intitulée « Bien-être animal », mais les points concernant les pratiques en lien avec le bien-être animal sont identifiés à chaque rubrique avec un pictogramme. On compte ainsi vingt-deux points relatifs au bien-être animal, dont six sont des nouveaux points. Ils concernent la mise en place de mesures de prévention adaptées lors d’achats d’animaux ou lors de participations à des rassemblements, la présence d’enrichissement du milieu de vie des chèvres, la sécurité des chèvres au pâturage et l’élevage des jeunes (vide sanitaire, lots de jeunes chevreaux d’âges homogènes, départ des chevreaux en atelier d’engraissement avec un cordon sec). Les seize autres sont des points déjà présents dans les précédentes versions du Code mutuel et qui ont été pour la plupart mis à jour.
Six mois pour être conforme
Les modalités d’adhésion évoluent elles aussi. Tous les points du référentiel sont désormais traités de la même manière. Un éleveur peut adhérer pour la première fois si aucun point du référentiel n’est considéré comme « non validable ». Dans le cas d’un éleveur déjà adhérent qui présenterait un point « non validable », un délai de six mois est accordé afin qu’il puisse se mettre à niveau avant de pouvoir renouveler son adhésion.
Des formations de mise à niveau seront proposées aux techniciens dans le courant de l’automne 2021. Elles permettront à chacun de se familiariser avec le contenu du nouveau référentiel, de prendre connaissance des nouvelles modalités d’adhésion et de se former à l’utilisation de l’application de saisie décentralisée.
« Adhérer au Code mutuel, c’est garder la volonté de progresser pour être sûr de la qualité de ses pratiques et en témoigner »
Les éleveurs intéressés, livreurs comme fermiers, qui ne sont pas encore adhérents au Code mutuel peuvent s’adresser à leur technicien, leur laiterie, l’organisme de Conseil élevage, la chambre d’agriculture ou le syndicat caprin de leur région, qui sont des structures participant à la démarche.
Le saviez-vous ?
Démarche de progrès collective, le Code mutuel de bonnes pratiques en élevage caprin, a été créé en 2004 par l’Association nationale interprofessionnelle caprine (Anicap). L’objectif ? Accompagner les éleveurs dans la maîtrise de leurs pratiques d’élevage et mettre en avant leur travail au quotidien.
Les visites désormais saisies sur smartphone par les techniciens
Pour gagner du temps et utiliser moins de papier, les visites seront saisies directement par les techniciens sur une application smartphone développée pour les appareils Android. La grille signée sur le téléphone à l’issue de la visite sera ensuite envoyée par mail à l’éleveur qui pourra l’imprimer s’il le souhaite.
L’éleveur peut ainsi visualiser parmi ses pratiques, celles qui, au quotidien, contribuent directement au bien-être de ses animaux.
Jacky Salingardes, Président de l’Anicap, éleveur dans l’Aveyron
« Valoriser les bonnes pratiques des éleveurs au quotidien »
« Au cours des dernières années, les pratiques d’élevage ont évolué, mais aussi les attentes sociétales. Nous faisons tous déjà beaucoup sur nos élevages, sans même parfois en avoir conscience. Le Code mutuel est un outil pour le faire savoir à nos clients, nos consommateurs.Cette nouvelle version du Code mutuel caprin nous permet de nous adapter à ces changements, de continuer à progresser collectivement et de valoriser tout ce que nous, éleveurs, mettons en œuvre au quotidien pour produire un lait sain, de qualité, tout en prenant soin de nos animaux et de l’environnement. Nous menons depuis plusieurs mois un travail de concertation avec des ONG, et certains nouveaux points résultent de ces échanges et répondent aux demandes des consommateurs. L’évaluation environnementale fait aussi son apparition dans le Code mutuel. Cet outil est intéressant parce qu’il ne mesure pas seulement les émissions, mais aussi les contributions positives de l’élevage (performance nourricière, contribution à la biodiversité et stockage de carbone).
Prendre du recul et faire le point
La visite du conseiller pour valider l’adhésion est aussi un moment pour échanger, c’est intéressant de prendre un peu de recul, faire le point et le tour de l’exploitation.
L’adhésion est toujours 100 % volontaire. Elle pourrait aussi devenir indispensable dans certains dossiers de demandes d’aides car le bien-être animal fait partie des obligations à démontrer dans certains contrats plan État-région. »