Trois quarts des élevages bovins lait sont producteurs net de protéines
Les bovins lait entrent peu en compétition avec l'alimentation humaine, pour la protéine. C'est moins vrai pour l'énergie.
Les bovins lait entrent peu en compétition avec l'alimentation humaine, pour la protéine. C'est moins vrai pour l'énergie.
Le projet Casdar Eradal, qui se termine en fin d'année, a calculé l'efficience nette des troupeaux laitiers français. L'efficience nette permet d'appréhender la concurrence entre l'alimentation des vaches et l'alimentation humaine. C'est le rapport entre les protéines ou l'énergie produites (lait et viande), et les protéines ou l'énergie ingérées par le troupeau laitier (vaches, génisses, veaux) qui seraient consommables par l'homme. Si l'efficience est supérieure à 1, cela veut dire que le troupeau laitier est producteur net.
Dans les élevages français, en moyenne, seule 14 % de l'énergie ingérée par le troupeau laitier est consommable par l'homme, car amenée par l'herbe (0 % consommable par l'homme) et le maïs fourrage essentiellement (32 % de l'énergie est consommable par l'homme). Seules 11 % des protéines ingérées sont consommables par l'homme, car amenées par l'herbe, du tourteau de colza (0 %), du tourteau de soja (60 %), des drêches de brasserie (0 %), de la pulpe de betterave (0 % des protéines sont consommables par l'homme).
Cela donne, en moyenne en France, des vaches qui produisent autant d'énergie qu'elles consomment d'énergie consommable par l'homme. Les vaches laitières sont des productrices nettes de protéines. Et ces protéines animales sont de très bonne qualité nutritionnelle et plus assimilables que les protéines végétales.
Une bonne efficience à La Blanche maison
Des variations selon les années à Trévarez
Évaluer la compétition pour les surfaces
Benoît Rouillé, de l'Institut de l'élevage, pointe qu'il manque à cet exercice l'évaluation de la compétition pour les surfaces. Il s'agit de simuler une réponse à la question suivante : si demain il n'y a plus d'animaux, combien de surfaces seraient libérées pour l'alimentation humaine ? Sans prairies dans la rotation, sans amendements animaux, quels rendements peut-on attendre ? Combien de surfaces de nouvelles jachères seraient nécessaires à la reconstitution de la richesse des sols ? « Différents experts agronomes sont sceptiques sur le fait que des systèmes 100 % végétaux puissent préserver la richesse des sols sur le long terme, même en ayant recours à des jachères et des couverts retournés au sol. Mais il faut étayer cette hypothèse », souligne Benoît Rouillé.
À savoir
Un outil simplifié est en cours de construction pour que chaque éleveur puisse estimer l'efficience protéique et énergétique de son troupeau laitier. Il est attendu pour la fin de l'année.