Un rallye des fermes à reprendre : s’installer en Touraine, une aubaine !
La Touraine se mobilise pour recruter via une page Facebook, des vidéos et un rallye pour faire connaître les fermes à reprendre et attirer de nouveaux candidats.
La Touraine se mobilise pour recruter via une page Facebook, des vidéos et un rallye pour faire connaître les fermes à reprendre et attirer de nouveaux candidats.
En Touraine, plus de 50 % des fermes ont au moins un chef d’exploitation de plus de 55 ans. Le nombre d’élevages laitiers diminue sans cesse et les laiteries constatent une baisse de leur activité depuis plusieurs années. Face à ce constat, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire se mobilise activement et de façon originale. Pour commencer, un travail de repérage de tous les éleveurs de plus de 55 ans a été engagé pour voir s’ils avaient la volonté de céder leur exploitation. « Il nous faut nous montrer pro-actif car l’élevage n’a pas forcément la cote, et notre département non plus, avance Mathilde Joubert, de la chambre d’agriculture. C’est pourquoi nous cherchons à communiquer davantage et à multiplier les canaux de diffusion pour trouver des candidats à l’installation issus d’autres régions et d’autres secteurs. »
C’est dans cet objectif qu’une page Facebook (la touraineuneaubaine) a été créée il y a un an et demi. « Nous y publions à la fois des événements sur l’installation, des informations diverses sur la transmission, des témoignages de jeunes installés, des offres du répertoire départ installation, et aussi des vidéos filmées chez des cédants à la recherche d’un repreneur. »
« Les vidéos, c’est vivant et engageant »
Et ces vidéos portraits font mouche ! C’est comme ça que Corentin Dupont, jeune de 22 ans titulaire d’un BTS Acse, a déniché la ferme sur laquelle il démarre un stage de parrainage dans quelques mois, avec une installation prévue dans un an. « Le profil de la ferme correspond bien à mes attentes et j’ai reçu un premier avis favorable de la banque », témoignage-t-il. Pour lui, la vidéo est un plus indéniable. « Cela rend le descriptif de la ferme plus vivant et aide à se projeter. On voit le cadre, les bâtiments… Et le témoignage des cédants m’a conforté. On ressentait une vraie volonté de transmettre leur outil et d’accompagner le jeune qui prendrait la suite. C’est d’autant plus rassurant pour moi qui ne suis ni fils d’éleveur, ni de la région. » Jusqu’alors, Corentin avait prospecté sur Leboncoin, et les RDI de différents départements. Mais malgré plusieurs visites, il n’avait pas encore rencontré de « cédants compréhensifs ». « À chaque fois que je viens en Indre-et-Loire pour le parcours à l’installation, les cédants m’accueillent chez eux, ils organisent des rencontres avec les voisins, la Cuma… Et même au sein des OPA, on sent une vraie dynamique pour accueillir les jeunes et sauvegarder l’élevage », apprécie-t-il.
Une vraie volonté d’encourager l’installation
La page Facebook est aussi un bon vecteur de contacts. « J’ai notamment été contactée par un jeune du Nord, qui voulait visiter des fermes laitières ici, relate Mathilde Joubert. Je lui en ai présélectionné six qu’il a vues cet été sur trois jours. » Fitzgerald Leonarczyk et sa compagne ont été emballés par deux fermes distantes de 3 km. Leur projet est de les regrouper pour s’installer à deux. Les négociations vont bon train, et ils ont démarré leur parcours à l’installation en septembre.
Un rallye découverte des fermes à reprendre
Pour la troisième fois, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire et la communauté de communes de Loches Sud Touraine organisent un séjour découverte des élevages laitiers à reprendre dans ce secteur, du 16 au 19 novembre. Ces quatre jours sont ouverts à tous ceux ayant le désir de s’installer en production laitière (bovins et caprins). Six fermes font partie du rallye. « Le nombre de places est limité car nous préférons privilégier la qualité des échanges plutôt que la quantité de participants, précise Mathilde Joubert, organisatrice. Lors de la précédente édition, sur les onze participants, aucun n’était issu du milieu agricole et la moitié seulement venaient du département. Les retours sont très encourageants puisque la moitié des participants veulent s’installer dans les deux ans. »