Quelques dimensions à revoir pour le logement des vaches
Pour améliorer le bien-être des vaches, il vaudrait mieux appliquer les recommandations pour les dimensions de logettes et de cornadis. Certaines recommandations doivent cependant être révisées.
Pour améliorer le bien-être des vaches, il vaudrait mieux appliquer les recommandations pour les dimensions de logettes et de cornadis. Certaines recommandations doivent cependant être révisées.
Les recommandations de la Commission internationale du génie rural (CIGR) en matière de dimensions de logette et de cornadis sont conçues pour améliorer le bien-être animal. Une équipe de l'UMR herbivore (Inra et VetAgro Sup), avec l'Institut de l'élevage, l'a vérifié. « Nous avons relevé les dimensions corporelles des vaches et noté les blessures, la saleté et les boiteries de 3 841 vaches provenant de 131 fermes laitières françaises, avec des troupeaux allant de 21 à 120 vaches », exposent Alice de Boyer des Roches et Romain Lardy, de l'UMR herbivore.
Trop de recommandations non suivies
Les prévalences de blessures (69 % des vaches ont une blessure sur au moins une zone de leur corps), de boiterie (18 %) et de saleté (83 % des vaches sont sales sur au moins une zone de leur corps) sont similaires à celles décrites dans d'autres études, ce qui montre la bonne représentativité de l'échantillon. Ces niveaux élevés montrent qu'il y a un problème. « D'une part, les recommandations ne sont pas bien suivies. D'autre part, nous avons repéré sept recommandations du CIGR qu'il faudrait revoir. Mais pour le reste, respecter les recommandations améliorera le niveau de bien-être animal des vaches, sur les critères propreté, blessures et boiteries. »
Pour les logettes, les deux recommandations les mieux appliquées s'avèrent favorables au bien-être des vaches : la longueur de couchage (75,9 % suivent la recommandation) et la distance entre la barre au garrot et le seuil de logette (60,7 %). En revanche, d'autres recommandations sont très peu appliquées en élevage, comme la hauteur de la barre au garot, souvent trop basse.
Seules 30,9 % des fermes suivent la recommandation pour la largeur de la logette. Elle est souvent trop étroite en élevage. « Or, le respect de cette recommandation réduit le risque de blessures sur le cou, les quartiers postérieurs, les genoux, ainsi que le risque de boiteries et la saleté de la mamelle », expliquent les deux chercheurs.
Prévoir plus d'espace devant la logette
La longueur totale de la logette est souvent trop courte (61,2 % des élevages). Même chose pour l'espace en avant de la logette : 84,2 % des fermes n'appliquent pas la recommandation. Avec insuffisamment d'espace, l'animal a du mal à se projeter en avant lors de son mouvement de lever-coucher. Du coup, la vache se blesse. « On détecte plus de boiteries, signe que la vache n'ose pas se coucher et reste trop longtemps debout », précisent les deux chercheurs. Il n'en demeure pas moins que les auteurs considèrent qu'il faut réviser cette recommandation. « L'application de la recommandation est associée à des blessures sur l'encolure, les épaules ou le dos. Nous travaillons à présent pour déterminer une nouvelle recommandation. »
Les dimensions des bat-flancs sont à revoir
Les recommandations de dimension des zones de confort autour des barrières de séparation des logettes (bat-flancs) sont très rarement appliquées. Mais l'étude montre que les recommandations du CIGR concernant notamment la zone autour de la tête et celle autour des genoux sont associées à des vaches plus sales (pattes arrières et mamelle). La recommandation pour la zone autour du dos est associée à plus de blessures des genoux. Là aussi, les recherches sont en cours pour trouver de nouvelles recommandations, pour éviter que la vache ne se mette de biais dans sa logette.
Côté web
Un fichier PDF avec les recommandations du CIGR sur le logement des vaches laitières et des génisses est disponible sur Internet via la recherche de mots clés : CIGR dairy cow housing.
Trois recommandations à réviser pour les cornadis
Les recommandations les mieux appliquées sont la largeur du mur de séparation (à 68,3 %) et la hauteur de la barre supérieure (à 56,9 %). Elles sont associées à un risque réduit de blessure au niveau du genou et de l'encolure.
Par contre, la recommandation pour la hauteur du mur de séparation, celle pour la hauteur de la barre inférieure, et celle concernant la différence de hauteur entre le couloir d'alimentation et de circulation (entre 15 et 20 cm), sont associées à davantage de blessures aux genoux et à l'encolure. Elles sont donc à revoir.