Produire plus: quelles conséquences sur mon élevage ?
Pour se préparer à
l’après-quota, faut-il
produire plus ? Gagnerai-je
plus, à quelles conditions ?
Le BTPL souligne la fragilité
des plus gros ateliers.
Il est nécessaire d’assurer, en parallèle de l'augmentation de volume, un niveau de prix d’équilibre suffisamment bas par rapport à la recette laitière.
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F. Mechekour
Interrogé par ses adhérents sur les conséquences d’une augmentation de la production laitière, le BTPL a analysé les résultats réels de 290 ateliers lait sur l’année 2011.
« En système conventionnel de plaine, une taille d’atelier plus importante a tendance à favoriser très légèrement le prix d’équilibre, et améliore surtout le revenu disponible par unité de main-d’oeuvre (UMO) », décrit Michel Deraedt, du BTPL. Cela s’explique essentiellement par une productivité de la main-d’oeuvre plus importante (lait produit/UMO).
Les systèmes plus productifs à l’unité de main-d’oeuvre le sont aussi à l’unité de surface, et ils sont légèrement plus intensifs à l’animal. Ces systèmes sont plus coûteux, moins autonomes, donc plus sensibles aux aléas économiques. Leur marge brute pour mille litres est moins élevée que pour les autres élevages.
En outre, de nombreux ateliers où le volume par UMO est élevé, ont un prix d’équilibre supérieur ou égal à 300 euros pour 1000 litres. « Le volume n’est pas une garantie de rentabilité. Et le volume amplifie le résultat final, à la hausse comme à la baisse », prévient Michel Deraedt.
Le BTPL a procédé à des simulations de baisse de prix du lait et de hausse du prix des aliments, de l’énergie et des engrais. Elles montrent que les exploitations où le volume de lait produit par UMO est élevé sont plus sensibles que les autres aux variations des prix des produits et des charges. Et que « les impacts sur le revenu sont amplifiés par le volume, mais aussi par les systèmes de production qui s’intensifient. Ces exploitations sont très favorisées quand les conditions de cours sont bonnes, et fortement pénalisées quand les prix des produits sont faibles alors que les prix des charges sont élevés ».
Pour conclure, « l’augmentation de volume est efficace pour diminuer le coût de la main-d’oeuvre aux mille litres, et a tendance à améliorer le revenu, malgré l’intensification du système de production qu’elle provoque. Par contre, pour être en mesure de riposter aux baisses des prix de vente et aux hausses des prix des charges, il est nécessaire d’assurer, en parallèle, un niveau de prix d’équilibre suffisamment bas par rapport à la recette laitière."
"Plusieurs voies sont possibles : limiter les pertes de fourrages (échauffement, conservation), d’animaux (mortalité), de lait (mammites et autres pathologies, parasitisme,…) et tous autres gaspillages éventuels, améliorer l’efficacité alimentaire, améliorer le prix de vente du lait (richesse, saisonnalité…), saturer l’outil de production (plus de lait sans investissement nouveau et sans main-d’oeuvre supplémentaire)… »
Michel Deraedt ajoute que l’augmentation du volume n’est pas la seule réponse. Dans certains cas, l’amélioration du prix d’équilibre, un changement de système, seront plus pertinents.
LIRE LE TABLEAU de résultats dans le numéro 266, pages 82 et 83.
« En système conventionnel de plaine, une taille d’atelier plus importante a tendance à favoriser très légèrement le prix d’équilibre, et améliore surtout le revenu disponible par unité de main-d’oeuvre (UMO) », décrit Michel Deraedt, du BTPL. Cela s’explique essentiellement par une productivité de la main-d’oeuvre plus importante (lait produit/UMO).
Les systèmes plus productifs à l’unité de main-d’oeuvre le sont aussi à l’unité de surface, et ils sont légèrement plus intensifs à l’animal. Ces systèmes sont plus coûteux, moins autonomes, donc plus sensibles aux aléas économiques. Leur marge brute pour mille litres est moins élevée que pour les autres élevages.
En outre, de nombreux ateliers où le volume par UMO est élevé, ont un prix d’équilibre supérieur ou égal à 300 euros pour 1000 litres. « Le volume n’est pas une garantie de rentabilité. Et le volume amplifie le résultat final, à la hausse comme à la baisse », prévient Michel Deraedt.
Le BTPL a procédé à des simulations de baisse de prix du lait et de hausse du prix des aliments, de l’énergie et des engrais. Elles montrent que les exploitations où le volume de lait produit par UMO est élevé sont plus sensibles que les autres aux variations des prix des produits et des charges. Et que « les impacts sur le revenu sont amplifiés par le volume, mais aussi par les systèmes de production qui s’intensifient. Ces exploitations sont très favorisées quand les conditions de cours sont bonnes, et fortement pénalisées quand les prix des produits sont faibles alors que les prix des charges sont élevés ».
Des systèmes plus intensifs à la surface et à la main-d’oeuvre
Pour conclure, « l’augmentation de volume est efficace pour diminuer le coût de la main-d’oeuvre aux mille litres, et a tendance à améliorer le revenu, malgré l’intensification du système de production qu’elle provoque. Par contre, pour être en mesure de riposter aux baisses des prix de vente et aux hausses des prix des charges, il est nécessaire d’assurer, en parallèle, un niveau de prix d’équilibre suffisamment bas par rapport à la recette laitière."
"Plusieurs voies sont possibles : limiter les pertes de fourrages (échauffement, conservation), d’animaux (mortalité), de lait (mammites et autres pathologies, parasitisme,…) et tous autres gaspillages éventuels, améliorer l’efficacité alimentaire, améliorer le prix de vente du lait (richesse, saisonnalité…), saturer l’outil de production (plus de lait sans investissement nouveau et sans main-d’oeuvre supplémentaire)… »
Michel Deraedt ajoute que l’augmentation du volume n’est pas la seule réponse. Dans certains cas, l’amélioration du prix d’équilibre, un changement de système, seront plus pertinents.
LIRE LE TABLEAU de résultats dans le numéro 266, pages 82 et 83.