Prix du lait : l’OP Saint-Père exaspérée par Les Mousquetaires
Alors qu’Intermarché (Les Mousquetaires) se targue d’accepter des hausses de tarifs sur les produits laitiers, l’organisation de producteurs Saint-Père cherche à trouver un accord qui permettra de revaloriser le prix du lait avec la laiterie Saint-Père appartenant au groupement Les Mousquetaires.
Alors qu’Intermarché (Les Mousquetaires) se targue d’accepter des hausses de tarifs sur les produits laitiers, l’organisation de producteurs Saint-Père cherche à trouver un accord qui permettra de revaloriser le prix du lait avec la laiterie Saint-Père appartenant au groupement Les Mousquetaires.
L’OP Saint-Père (250 exploitations adhérentes, 181 millions de litres de lait) peine à conclure un accord-cadre avec la Laiterie Saint-Père, qui appartient au groupement Les Mousquetaires (Intermarché). « L’industriel décide seul du prix du lait, qui reste insuffisant par rapport à nos coûts de production et à l’évolution de l’Ipampa », indique Elodie Ricordel, présidente de l'OP. Le prix de base d’août est à 420 €/1000 l, et depuis janvier, le prix de base moyen est de 397 €/1000 l, ce qui en fait un des prix du lait les plus bas par rapport aux autres laiteries.
Une situation inacceptable pour l’OP alors que le 24 août, Intermarché (Les Mousquetaires) écrivait qu’elle avait signé des accords tarifaires à la hausse avec les transformateurs laitiers, et qu’elle avait accepté l’intégralité des hausses de matières premières agricoles (MPA), ainsi qu’une partie des hausses de matières premières industrielles (MPI).
Des demandes de hausses trop timorées ?
Alors l’OP s’interroge : « Si Intermarché a bien accepté l’intégralité des hausses de MPA, cela signifie-t-il que la laiterie n’a pas eu l’ambition d’afficher un prix du lait plus élevé ? » Difficile de savoir. « En tout cas, lors de nos échanges, on nous fait souvent entendre qu’il ne faut pas trop faire évoluer le prix au consommateur, rappelle Elodie Ricordel. Nous en avons plus qu’assez d’être une variable d’ajustement, et de passer toujours en dernier dans la répartition de la valeur ! »
Pas de chèque Merci ! au titre du 1er semestre 2022
Par ailleurs, « nous n’aurons pas de chèque Merci ! sur le 1er semestre 2022 », indique Elodie Ricordel. Le principe est de reverser aux producteurs l’écart qu’il y a entre le prix garanti par la marque (440 €/1000 l) et le prix réel payé avec les primes. « Or aujourd’hui, il n’y a plus d’écart en faveur des producteurs, malgré le passage du prix garanti à 480 € à partir de juillet. En prix réel payé, nous sommes déjà à peu près à ce niveau. Nous espèrons encore que les choses changent pour le second semestre. »
Trouver d’autres débouchés
Face à ce constat, l’OP ne s’interdit pas de prospecter d’autres débouchés pour le lait de ses adhérents. « Vu l’évolution de la production, il y a sans doute des gens qui cherchent du lait, et comme nos voisins européens payent le lait très cher en ce moment, il y a peut-être des opportunités à aller chercher. »