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« Prix de l'électricité : l'appel d'offres a fait chuter notre facture »

La ferme de l’Isle a procédé à un appel d’offre pour trouver un contrat d’électricité à un prix plus acceptable qu'une facture multipliée par cinq. Elle anticipe déjà son échéance de 2025.

Le Gaec La ferme de l’Isle, à Moyon Villages dans la Manche, a reçu un coup de massue en début d’année : EDF lui envoyait un avenant à son contrat d’électricité qui multipliait par cinq sa facture, la faisant grimper de 14 000 à 72 000 euros. « Ce n’était pas tenable, il fallait agir : résilier ce contrat, au moins 45 jours avant son échéance, et en trouver un nouveau », raconte Émilie Simon, une des deux associées du Gaec.

Ce contrat pour 90 kVA datait de 2017 et arrivait à échéance en mai 2023. « Le prix était jusque-là avantageux et l’électricité n’a jamais été un sujet. Dorénavant, les contrats d’électricité doivent être travaillés : il faut anticiper, comparer et faire jouer la concurrence. Car les prix pourront fluctuer mais resteront élevés à l’avenir, nous a assuré Littoral normand. »

Un contrat sur 24 mois à prix fixe

Quand Émilie Simon contacte EDF, « il n’y a aucun conseil client pour adapter le contrat et éviter de mettre à mal notre activité et nos onze salariés ». Elle se tourne alors vers Littoral normand qui la met en relation avec un courtier. « Le courtier Enerbioflex passe l’appel d’offre pour trouver le contrat le moins cher pour notre besoin en électricité (90 kVA). Nous voulions un prix fixe. Les contrats à prix variable sont risqués, nous préférons avoir de la visibilité. Ce courtier nous a facturé sa prestation au forfait : 1 000 euros. D’autres prennent un pourcentage de l’économie réalisée. »

De un à trois tours d'appel d'offre

Les appels d’offre peuvent se dérouler en trois tours pour trouver le meilleur prix. « Mais nous n’avions pas le temps vu notre échéance à mi-mai. Nous n’avons fait qu’un seul tour de mise en concurrence. » Entre deux tours d'appel d'offre, le cahier des charges de l'agriculteur peut être ajusté, d'autres fournisseurs peuvent entrer dans l'appel d'offre. Enerbioflex travaille aussi en collectif, en regroupant les demandes de plusieurs fermes, pour jouer sur les volumes.  

À La ferme de l'Isle, sur les cinq réponses reçues par le courtier, la plus intéressante est un contrat EDF à prix fixe sur 24 mois, qui porte la facture de la ferme à 42 000 euros par an. « C’est déjà mieux que 72 000 euros. Mais bien au-dessus des 14 000 euros d’avant. » Pour équilibrer le bilan économique, les associées n'ont pas prévu d'augmenter les prix de vente en 2023.« Nous nous penchons plutôt sur des économies à réaliser et sur de nouveaux produits (riz au lait et skyr) pour augmenter le chiffre d'affaires. » Pour ne plus subir, elles vont certainement lancer dès cette année un appel d’offre pour 2025.

Réduire la consommation en récupérant la chaleur

 

 
tanks à lait
La ferme dispose de 5 tanks à lait : 2 pour la collecte (1 pour le lait entier et 1 pour le lait écrémé) et 3 pour la transformation, pour éviter de mélanger les traites. © La ferme de l'Isle

La deuxième action engagée par La ferme de l’Isle est de travailler sur la réduction de la consommation d’électricité, avec Littoral normand. Le principal projet de cette année est de récupérer la chaleur des équipements qui produisent du froid : groupes froid des tanks, de la centrale à eau glacée et des chambres froides. Cette chaleur servira à préchauffer l’eau. « Nous consommons beaucoup d’eau chaude pour le nettoyage. » 

 

 
Tunnel de lavage, transformation à la ferme
Le tunnel de lavage utilise du gaz et de l'électricité. Sa consommation peut être réduite grâce à la récupération de la chaleur des tanks et de la centrale à eau glacée. © La ferme de l'Isle

« Le chauffage de l’eau utilise du gaz, et de l’électricité au niveau du tunnel d’eau de lavage des instruments pour la transformation. » La troisième action est la production d’énergie renouvelable pour autoconsommation. « Nous avons un projet de nouveau bâtiment et de panneaux photovoltaïques sur son toit. »  

Fiche élevage

180 vaches traites par une 2x20 simple équipement en TPA

Un atelier de transformation en produits ultrafrais, beurre et confiture de lait

5 tanks à lait, 1 centrale à eau glacée, 1 marmite de fabrication de la confiture de lait, 3 chambres froides, 1 tunnel de lavage qui sont de gros postes de consommation d'énergie

Mise en garde

Enerbioflex conseille de bien lire les contrats et les clauses sur le prix de vente de l'électricité. « Des agriculteurs ont eu de très mauvaises surprises en découvrant des prix multipliés par deux ou trois, alors qu'ils pensaient avoir un contrat à prix fixe. »

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