Marchés laitiers : un équilibre fragile des prix du beurre et de la poudre de lait
Les cotations européennes de beurre, de poudre de lait écrémé et des fromages d’exportation (edam, gouda…) sont relativement stables depuis novembre 2023. Entre faiblesse de la collecte dans les pays exportateurs et mollesse de la demande chinoise, les marchés laitiers ont trouvé un équilibre qui reste fragile.
Les cotations européennes de beurre, de poudre de lait écrémé et des fromages d’exportation (edam, gouda…) sont relativement stables depuis novembre 2023. Entre faiblesse de la collecte dans les pays exportateurs et mollesse de la demande chinoise, les marchés laitiers ont trouvé un équilibre qui reste fragile.
![porte containers port du Havre - 400 m de long - plus de 21 000 containers - parmi les plus grands au monde en septembre 2022](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2024-01/_rla386_marc_conjonct.jpg.webp?itok=bOteEZ-Y)
Après s’être redressées en début d’automne 2023, les cotations françaises de beurre se sont légèrement effritées début janvier 2024, et celles de poudre de lait écrémé baissent légèrement depuis novembre. Les prix des fromages d’exportation (Edam, gouda…) européens se sont stabilisés après avoir progressé en 2023. Les résultats du Global dairy trade (Nouvelle-Zélande) donnaient une petite hausse pour le beurre, mais une légère baisse pour la poudre maigre et le cheddar.
Des collectes d’automne en retrait dans beaucoup de pays exportateurs
La Rabobank estime que l’année 2024 pourrait voir une hausse des prix sur les marchés mondiaux. Parce que « les stocks dans les régions d’exportation sont confortables mais pas lourds ». L’offre laitière est donc « scrutée de près par les acheteurs internationaux de produits laitiers ».
Or les dernières statistiques montrent des collectes d’automne en retrait dans la majorité des zones exportatrices. En Nouvelle-Zélande, elle baisse de 0,6 % de juin à novembre par rapport à la campagne précédente. Aux États-Unis, la collecte est en recul depuis juillet 2023 et affiche -0,6 % en novembre par rapport à novembre 2022. En Argentine, la collecte de novembre affiche -4 %. Dans l’Union européenne, elle diminue de 1,7 % en octobre 2023. Elle devrait continuer de reculer en novembre, avec plusieurs pays qui décrochent : Pays-Bas (-3,9 %), Italie (-1,4 %), Irlande (-19 %), France (-4,8 %). En Allemagne, la collecte était aussi en retrait depuis mi-octobre par rapport à 2022, et début décembre, la statistique allemande donnait une collecte à -2,4 % par rapport à 2022.
Baisse des importations chinoises en 2023
Les prix ne grimpent pas pour autant, du fait d’une demande mondiale peu dynamique. En outre, la locomotive chinoise ne tire plus le marché mondial. « En Chine, la production laitière demeure dynamique (+4,6 % en 2023, à 41 millions de tonnes de lait collecté), grâce au développement de méga fermes, tandis que la demande intérieure plafonne depuis la crise du Covid-19 », analyse l’Institut de l’élevage.
Sur les dix premiers mois de 2023, les importations chinoises de l’ensemble des produits laitiers ont reculé de 14 % par rapport à la même période 2022. Et sur septembre et octobre, le repli était de 12 %. Les poudres grasses et de beurre ont particulièrement décroché en 2023. À l’inverse, les achats chinois de crème et de fromage étaient dynamiques. Le début 2024, les importations de poudres de lait devraient rester ralenties, d’après l’Institut de l’élevage.