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Maîtriser la fièvre Q en élevage grâce à la vaccination

Présente dans un tiers des élevages bovins français, la fièvre Q peut avoir des impacts importants sur la reproduction. En plus de réduire la transmission de la maladie, la vaccination permet de réduire les signes cliniques et l’infertilité.

La vaccination contre la fièvre Q permet de réduire les signes cliniques de la maladie tels que les avortements, l'infertilité ou encore la mortalité fœtale précoce.
La vaccination contre la fièvre Q permet de réduire les signes cliniques de la maladie tels que les avortements, l'infertilité ou encore la mortalité fœtale précoce.
© Réussir SA

La bactérie étant transmissible à l’homme, la maîtrise de l’infection par Coxiella burnetii, responsable de la fièvre Q, présente des enjeux de santé animale et de santé publique. Infectant principalement l’appareil reproducteur, elle se caractérise par l’existence d’une forme de survie contribuant à sa résistance aux protocoles de désinfection et à sa persistance dans l’environnement.

Les mesures sanitaires (destruction des placentas et avortons, stockage à l’abri des effluents en période de mise bas, épandage par temps calme, désinfection des box de vêlage…) sont donc essentielles. Au-delà, la vaccination a montré son efficacité pour réduire les signes cliniques et l’infertilité liés à la fièvre Q.

Pourquoi vacciner ?

« La vaccination contre la fièvre Q vise à prévenir et réduire l’impact clinique de la maladie ainsi qu’à limiter l’excrétion de Coxiella burnetii et sa transmission au sein du troupeau, entre troupeaux et à l’homme, explique Raphaël Guatteo, professeur en médecine bovine et gestion de la santé des bovins à Oniris (école vétérinaire de Nantes). Elle peut être pratiquée de façon préventive dans les élevages non infectés ou contribuer à l’assainissement progressif des troupeaux infectés. »

Plusieurs études montrent l’intérêt de la vaccination pour réduire les impacts de la fièvre Q sur les avortements, la fertilité, la mortalité fœtale précoce et l’excrétion de la bactérie. Dans un essai(1) sur 120 troupeaux du Grand Ouest avec avortements répétés, la vaccination a fortement réduit les avortements et a divisé par deux la baisse de fertilité liée à la fièvre Q pour les multipares vaccinées.

Qui vacciner ?

Les élevages à vacciner en priorité sont ceux recevant du public et ceux ayant des problèmes répétés d’avortement, d’infertilité ou encore de veaux mous attribuables à la fièvre Q. La vaccination peut aussi s’avérer utile lors de la fusion de troupeaux, notamment si l’environnement y incite (densité de troupeaux dans le voisinage, zone venteuse…).

Les effets de la vaccination étant d’autant plus importants qu’elle est pratiquée sur des animaux séronégatifs, le prétroupeau doit être systématiquement vacciné. Les vaches adultes encore séronégatives peuvent également bénéficier à plein de la vaccination. Raphaël Guatteo prévient : « La vaccination de tout le troupeau donne des résultats plus rapides et plus durables. »

Quand vacciner ?

« Vacciner avant l’IA divise par cinq le risque que l’animal excrète la bactérie », souligne le spécialiste en médecine bovine.

Il est préconisé de débuter la vaccination sur les génisses dès 3 à 4 mois pour pouvoir pratiquer le rappel avant la mise à la reproduction et limiter ainsi les manipulations autour de l’IA. Bien que l’AMM préconise un rappel neuf mois après la première vaccination, l’efficacité est démontrée avec un rappel tous les douze mois, plus facile à mettre en œuvre.

(1) Taurel et al., 2013.

Côté web

Le site comitefievreq.com donne des fiches pratiques pour les éleveurs

Détection sur le lait de tank

Dans une étude de Ceva Santé animale sur 424 élevages laitiers aux performances de reproduction dégradées hors avortements (incidence anormale de métrites, rétentions placentaires, veaux prématurés, chétifs, infertilité…), Coxiella burnetii a été mise en évidence par PCR dans un élevage sur cinq à un élevage sur deux. « La PCR sur le lait du tank, simple et peut coûteuse, peut être un bon premier test pour juger ou non de la pertinence d’investigations supplémentaires pour confirmer l’implication de la fièvre Q dans des troubles de la reproduction », estime Brigitte Trezzani, de Ceva.

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