Aller au contenu principal

« La France va émettre des crédits biodiversité » annonce Agnès Pannier-Runacher : quel impact pour l’agriculture ?

La ministre de la Transition écologique promet devant l’OFB le lancement prochain du dispositif des crédits biodiversité en France. L’objectif : permettre un financement privé à des sites naturels de compensation, de restauration et de renaturation (SNCRR).

 

Fleurissement des bords de route
Les agriculteurs vont-ils pouvoir bénéficier de ces crédits biodiversité ?
© S. Leintenberger

[Mis à jour le 15 novembre à 18h54]

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a annoncé jeudi 14 novembre le lancement du dispositif des « crédits biodiversité » en France, destiné à mobiliser des investissements privés pour financer la sauvegarde de la nature lors de la clôture du forum « biodiversité et économie » de l'Office français de la biodiversité (OFB).

Ce lancement se concrétisera par la publication prochaine des textes réglementaires relatifs aux « sites naturels de compensation, de restauration et de renaturation » (SNCRR). « Ce sera nos crédits biodiversité », a précisé la ministre.

Lire aussi : Bruxelles envisage des crédits nature pour récompenser les agriculteurs

Les SNCRR : « un dispositif qui pourra accélérer des projets agricoles »

Créés par la loi Industrie verte du 23 octobre 2023, les SNCRR sont un dispositif unique en Europe, qui vise à encourager et valoriser les opérations de restauration de la biodiversité par des financements privés, rappelle le ministère de l’Ecologie dans un communiqué. L’objectif : offrir aux maîtres d’ouvrage la possibilité de satisfaire leurs obligations réglementaires de compensation écologique, en prenant le relais des sites naturels de compensation (SNC) qui existaient jusqu’à présent. 

« Il contribue ainsi à faciliter et accélérer les projets industriels ou agricoles dans les territoires, tout en simplifiant la renaturation d’espaces, au profit de la biodiversité. Par ailleurs, il permet à tous les acteurs économiques de contribuer volontairement à la restauration de la nature dans un cadre normalisé » poursuit le ministère.

Un cadre pour des crédits biodiversité intègres 

Cette annonce fait suite à la présentation en octobre dernier lors de la COP16 biodiversité de Cali d’une feuille de route visant à poser un cadre aux crédits biodiversité par un comité consultatif porté par la France.

« On va prendre part à la mise en place en œuvre de ce cadre au plan international et national, on va émettre des crédits biodiversité avec le soutien de la Commission européenne », a déclaré Agnès Pannier-Runacher le 14 novembre. 

« Les crédits biodiversité oui mais nous avons appris des erreurs du crédit carbone il faut un cadre pour assurer leur totale intégrité », a insisté Agnès Pannier-Runacher. 

Lire par ailleurs : SNBC 3 : comment l’agriculture peut réduire ses émissions de carbone de 10 Mt d’ici à 2030 selon le gouvernement ?

Inquiétude autour des parcelles agricoles 

Lors de la consultation relative aux SNCRR, des organisations professionnelles agricoles dont la Chambre d’agriculture du Nord Pas de Calais se sont inquiétées en juillet que ces textes « risquent d’accentuer la spéculation sur des terres agricoles pour « faire » de la renaturation » et ont proposé que « des objectifs d’amélioration de la biodiversité en compensation » puissent être contractualisés avec des agriculteurs, via des paiements pour services environnementaux (PSE).  

Le gestionnaire d'un site SNCRR pourra contractualiser avec les agriculteurs installés

A la question les crédits biodiversité pourront-ils bénéficier aux agriculteurs ? « Oui, si des parcelles agricoles sont situées dans un SNCRR, le gestionnaire du site peut contractualiser avec les agriculteurs installés pour mettre en place des pratiques agricoles favorables au retour de la biodiversité sur la parcelle type haies ou mares, ou suppression des pesticides » répond le cabinet de la ministre Agnès Pannier-Runacher interrogé sur le sujet par Reussir.fr

Lire par ailleurs : L’agrivoltaïsme serait-il néfaste pour la biodiversité ? Le Conseil national de la protection de la nature s’inquiète

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité