« La demande en poudre de lait infantile est toujours forte »
La coopérative Isigny Sainte Mère, en Normandie, connaît des jours compliqués pour le beurre et la crème à l'export. Par contre, l'activité poudres de lait infantiles ne connait pas de trous d'air.
La coopérative Isigny Sainte Mère, en Normandie, connaît des jours compliqués pour le beurre et la crème à l'export. Par contre, l'activité poudres de lait infantiles ne connait pas de trous d'air.
Isigny Sainte Mère, dans le Calvados, a réorienté le lait des gammes pour la restauration hors foyer (RHF) vers des produits vendus en grande et moyenne surface (GMS) en France, qui eux ont très bien fonctionné. « Ce sont surtout les ventes de beurre et de crème qui étaient très dynamiques ; les gens ont dû se mettre à cuisiner. Pour le camembert et la mimolette, nos volumes ont un peu baissé globalement, du fait de la fermeture de rayons à la coupe et de crémeries », détaille Arnaud Fossey, président de la coopérative (le 7 mai).
Le chantier U3 prend du retard
Cela ne compense pas complètement la perte sur la RHF et à l'export. « La situation à l'export change régulièrement. On y voit plus clair en Chine et ça repart, la Corée du sud et le Japon se referment... Habituellement, nous exportons beaucoup pour les restaurants et les boutiques spécialisées (croissanterie-boulangerie). Ces débouchés se sont fermés avec le confinement. Par contre, nous n'avons pas vécu de trous d'air dans nos expéditions de poudre de lait infantile vers la Chine et les autres pays, même si trouver des containers était plus compliqué. Le prix du transport a augmenté. Nous avons utilisé un peu de fret aérien. Finalement, nous avons été plus gênés par les grèves du port du Havre que par les blocages de containers en Chine. Les ventes de poudre de lait infantile se sont bien tenues ; c'est considéré comme un produit de première nécessité. »
Quand la pandémie est arrivée en Europe, les partenaires chinois d'Isigny se sont inquiétés de sa capacité à assurer la production de lait infantile. La coopérative assure. Par contre, le chantier de l'unité 3 de poudre de lait infantile, « pour répondre aux demandes de volumes additionnels de nos clients (tous des spécialistes de la nutrition, des laboratoires pharmaceutiques), prend du retard. Nous pensons que le site ne sera pas prêt avant début 2021 ».
Le prix de la poudre de lait écrémé inquiète
Au Moyen-Orient, la demande tire encore ; « notre clientèle est aisée ». A contrario, « nous sommes inquiets au sujet de l'Algérie, qui achète de la poudre de lait écrémé et dont la capacité d'achat est très dépendante des cours du pétrole ». Autre sujet d'inquiétude, le prix de la poudre de lait écrémé baisse et va dégrader la valorisation du lait. « Des cotations qui baissent, ce n'est pas bon pour les affaires », ajoute Arnaud Fossey.