« J’ai changé de région pour pouvoir m’installer »
Alexandre Évrard s’est installé à Guenrouet en Loire-Atlantique en avril dernier, alors qu’il vient du Pas-de-Calais. Du haut de ses 23 ans, avec un Bac Pro en poche et du courage à revendre, il a bien raisonné son projet.
Alexandre Évrard s’est installé à Guenrouet en Loire-Atlantique en avril dernier, alors qu’il vient du Pas-de-Calais. Du haut de ses 23 ans, avec un Bac Pro en poche et du courage à revendre, il a bien raisonné son projet.
![Alexandre entouré de Yolande et Gilles Haumont. « Alexandre force l’admiration. On sait que tout ne sera pas facile, mais ses débuts sont très encourageants pour la suite ! » © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_ELEVEURS.JPG.webp?itok=IPCgg7XI)
![Pierre Brousseau d'Altéor Transaction © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_EXPERT_BROUSSEAU.JPG.webp?itok=8d7L-FGP)
![Le frère d’Alexandre est embauché comme salarié à mi-temps sur la ferme. © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_SALARIE.JPG.webp?itok=97S5od8t)
![Dans la salle de traite 2X5, Alexandre a installé le décrochage automatique. © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_SALLE%20DE%20TRAITE.JPG.webp?itok=KNV7juOd)
![25 logettes supplémentaires ont été montées en autoconstruction. © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_TRAVAUX.JPG.webp?itok=ErC-_9gT)
![© E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_StabU2.JPG.webp?itok=NXLsJY6f)
![La présence du poulailler label a été un plus dans le choix de l'exploitation par Alexandre. © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_POULAILLER.JPG.webp?itok=9bDTsyzW)
![© E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_DISTRIB.JPG.webp?itok=tiE-jdRH)
Pas moins de 650 km le séparent aujourd’hui de sa région d’origine. Mais pour Alexandre Évrard, peu importe. Sa passion pour les vaches et sa détermination à s’installer l’ont emporté sur la distance. Ses parents n’étaient pas agriculteurs, mais il a baigné toute sa jeunesse dans l’élevage. « Mon oncle avait une petite structure avec des laitières et des allaitantes et j’ai toujours voulu m’installer, raconte-t-il. Et même quand je n’étais encore qu’apprenti, j’ai commencé à mettre de côté en vue de reprendre une ferme un jour. » Mais entre la pression foncière et les pas-de-porte, s’installer dans la région était « mission impossible ». Pour se créer une cagnotte et engranger de l’expérience, il devient salarié en exploitation laitière. « J’ai travaillé quatre ans chez deux patrons qui m’ont beaucoup appris, confie-t-il. Ils touchaient à tout : élevage, cultures, mécanique, autoconstruction… Ça a été une vraie chance pour moi. »
Être au clair avec ses objectifs et le financement
Mais l’idée de s’installer continue à faire son chemin et prend forme alors qu’il passe des vacances en Loire-Atlantique avec son amie. « La région, entre mer et campagne, nous a plu. Nous logions dans un gîte à la ferme, chez des éleveurs qui sont devenus des amis depuis. Nous avons beaucoup échangé et j’ai alors pris conscience des avantages à m’installer sur le département : le secteur est dynamique, il y a du choix dans les reprises, les prix sont abordables, et contrairement à chez nous où la compétition avec les cultures est forte, ici, c’est vraiment une terre d’élevage. »
![La stabulation compte 65 logettes, avec une fumière couverte de 400 m2 dans le bout. © E. Bignon](https://medias.reussir.fr/lait/styles/normal_size/azblob/2023-06/_RLA330_DOSS_JA44_LOGETTES.JPG.webp?itok=dstnnCXr)
Mais encore fallait-il trouver une ferme… Avant de foncer tête baissée, Alexandre a commencé à approcher des banques pour tâter le terrain. « Il faut déjà avoir une bonne idée de l’enveloppe possible quand on prospecte. Je savais également qu’il me faudrait 20 % d’autofinancement », poursuit-il. Ses critères de recherche aussi étaient clairs. « Je cherchais une structure pas trop grande pour ne pas courir partout, avec un parcellaire groupé propice au pâturage. Et si possible peu de matériel car cela fait monter le montant de la reprise, mais ne rapporte pas grand-chose. » Deux autres points comptaient également : la présence d’un atelier volaille (pour embaucher son frère comme salarié à mi-temps) et une maison d’habitation sur place. C’est par l’intermédiaire d’Altéor Transaction, qu’il a trouvé une ferme correspondant au profil recherché. « Je n’ai vu la ferme qu’une fois avant de signer le compromis. Je n’ai pas hésité longtemps car je connaissais le prix du marché suite aux cinq-six visites que j’avais réalisées auparavant sur le secteur. Je savais que ce que demandaient les cédants était un juste prix. »
Les cédants ont acheté le foncier pour faciliter la reprise
Gilles et Yolande Haumont avaient à cœur de transmettre leur exploitation. « On savait que la transmission passait par l’achat du foncier. Aussi, un an à peine avant notre retraite, au décès de notre propriétaire, nous avons acheté 46 ha. Nous avions épargné quinze ans durant pour ça, mais cela restait un pari risqué car, à l’époque, nous n’avions pas de repreneur en vue", expliquent-ils. Pour le jeune, la reprise s’est donc limitée à l’achat de 2 ha (sous les bâtiments). En parallèle de son parcours à l’installation, Alexandre a suivi un stage de parrainage chez les cédants, de décembre à mars. « Nous étions tous dubitatifs sur l’intérêt de ce stage, mais cela a permis de prendre des repères et surtout de tisser des liens », indique Yolande. Les cédants habitent à 700 m de la ferme. « Je sais que je peux compter sur eux en cas de coup dur ou si j’ai une question », apprécie Alexandre, satisfait du bilan de ses premiers six mois. Le seul bémol tient à un manque de surface, qui le contraint à acheter un peu de fourrages. « Malgré la sécheresse, nous avons fait une belle saison de pâturage grâce au redécoupage des prairies en 24 petits paddocks. Le silo a été fermé trois mois. » « C’est encourageant pour la suite ! », reconnaissent les cédants, rassurés aussi que la compagne d’Alexandre partage son projet et ait trouvé rapidement un travail dans le coin.