Aller au contenu principal

Fertilisation : « Couverture de fosse à lisier et pendillards nous font économiser de l’ammonitrate »

Au Gaec de Quillevennec Huella, dans le Finistère, au moins 8 tonnes d’ammonitrate pour 50 hectares de céréales ont pu être économisées grâce à la meilleure gestion du lisier de bovin et de porc.

« La gestion des effluents d’élevage, au stockage et à l’épandage, est ressortie comme un levier important pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), lors d’un Cap'2ER réalisé il y a cinq ans. En outre, en émettant moins, nos effluents conservent davantage leur richesse », plante François L’Haridon, un des trois associés du Gaec de Quillevennec Huella, à Lennon dans le Finistère.

Le Gaec a couvert la fosse à lisier de l’élevage de vaches laitières avec une géomembrane, ainsi que celle de l’élevage de porcs (aide PCAE à hauteur de 25 % du montant). Les exploitants ont également changé d’ETA pour que les épandages soient réalisés avec une rampe à pendillards, et avec enfouisseur lors des épandages après semis de maïs. Jusque-là, les épandages s’effectuaient avec des buses palettes. « Ces deux changements nous permettent de mieux valoriser les lisiers et de les utiliser sur davantage de surfaces. Aujourd’hui, toutes nos surfaces (155 ha de SAU) reçoivent des effluents. »

Un lisier plus riche en azote

La fosse des bovins mesure 23 mètres de diamètre et totalise 1 300 m3 pour 90 vaches laitières logées sur logettes matelas et litière de farine de paille. « Grâce à la couverture, l’eau de pluie ne dilue plus le lisier de bovin : cela fait environ un tiers de volume en moins par an dans la fosse », calcule l’éleveur.

En outre, comme les échanges entre l’air et le lisier sont fortement réduits par la couverture, il y a moins d’émissions de GES (méthane et protoxyde d’azote) et d’ammoniac par volatilisation. Les analyses montrent en effet que le lisier de bovin est plus riche. Il titre 2,7 unités d’azote (UN) par mètre cube, contre 1,6 UN avant la couverture. « Cette meilleure valeur du lisier permet une meilleure efficacité d’épandage. Moins de volume à épandre, c’est du temps économisé pour un coût d’épandage réduit », conclut François L’Haridon. La fosse des porcs (600 m3) sert de transition entre la fosse sous caillebotis et les tonnes à lisier. L’enjeu était donc moins important sur cette fosse, mais le Gaec l’a quand même fait couvrir. Ce lisier titre 4 UN/m3.

Des pendillards sur une grande largeur

les tonnes à lisier avec rampe à pendillards d'une ETA
En déléguant l'épandage à une ETA bien équipée, le Gaec peut valoriser son lisier sur céréales. © ETA

L’économie d’engrais minéraux est surtout liée au changement de système d’épandage, selon François L’Haridon, mais « impossible de chiffrer l’économie permise par la réduction des pertes par volatilisation, tant l’effet année climatique joue sur les quantités épandues. Il faudrait faire un essai chaque année avec une bande de maïs fertilisée comme avant, comparée à une bande de maïs avec le nouveau système ».

Ce qui est sûr, par contre, c’est que le changement de matériel permet d’épandre le lisier de porc sur 50 hectares de céréales. Il s’est substitué à environ 8 tonnes d’ammonitrate, soit quelque 35 à 40 % d’économie. « Le passage aux rampes à pendillards a permis d’aller épandre sur céréales, car l’ETA dispose d’un matériel de grande largeur (18 m), avec guidage par GPS et coupure des tronçons pour éviter les doubles doses sur les zones de recoupement. Quand la météo le permet avec un temps pas trop pluvieux pour ne pas matraquer le sol, nous faisons épandre 20 m3 de lisier par hectare. » En parallèle, la litière des vaches a évolué, de la paille vers la paille broyée, puis la farine de paille, qui permet d’obtenir un lisier bien liquide, plus facile à brasser et à passer par la rampe à pendillards.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3 à la date du 5 décembre 2024.
FCO 3 : près de 8 500 foyers en France

A date de jeudi 5 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 436 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

<em class="placeholder">jeune agriculteur et retraité départ à la retraite transmission</em>
Manque de main-d'œuvre : quelles sont les options en élevage laitier pour organiser son travail et gagner du temps ?

Lorsqu’un collectif de travail est amené à se réorganiser (départ à la retraite des parents ou d'un associé, dénouement d'un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière