En 2023, la marge brute des éleveurs laitiers aurait continué d’augmenter selon Agreste
Dans sa synthèse conjoncturelle de juillet 2024, Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, rapporte un recul de la collecte de lait de vache en 2023 dans un contexte de quasi stabilisation d'une partie des coûts de production et un prix du lait maintenu à un niveau élevé. Focus en Bretagne et dans les Hauts-de-France.
Dans sa synthèse conjoncturelle de juillet 2024, Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, rapporte un recul de la collecte de lait de vache en 2023 dans un contexte de quasi stabilisation d'une partie des coûts de production et un prix du lait maintenu à un niveau élevé. Focus en Bretagne et dans les Hauts-de-France.
« En 2023, le prix du lait de vache payé au producteur à teneur réelle – toutes catégories confondues (conventionnel, AOP/IGP et biologique) – , atteint 487,30 € en moyenne les 1 000 litres, en hausse de 4,2 % sur un an, après une forte progression en 2022 (+ 18,2 %) », informe le service statistique du ministère de l’Agriculture, Agreste, dans sa synthèse conjoncturelle de juillet 2024, sur le bilan laitier 2023. L'indice de coût de production Ipampa lait de vache (environ 50 % des coûts de production réels) reste élevé mais est « quasiment stable par rapport à 2022, +0,4 % sur un an », poursuit Agreste.
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Ainsi, en moyenne sur l’année 2023, l'indice de marge brute laitière (MILC), mesurée par l’Idele, « continuerait d’augmenter (+ 18,5 %) mais moins fortement qu’en 2022 (+ 39,7 %), année de net rebond. Elle serait en net repli au second semestre 2023 ».
A noter qu' Agreste ne parle que de marge brute, or celle-ci ne fait pas le revenu. En outre, Agreste s’appuie sur des indices de marché : l’Ipampa, qui ne représente que 50% des coûts de production, et la Milc, qui est un indice de marge brute laitière partielle. L’intérêt de suivre ces indices est de suivre des évolutions.
En Bretagne, le prix record du lait améliorerait la marge
« En 2023, les producteurs bretons réduisent leurs livraisons de lait pour la quatrième année consécutive. Les livraisons diminuent de 3,3 % par rapport à 2022 », rapporte Agreste. Un recul qui s’explique d’abord par des effectifs de vaches laitières en baisse « pour la sixième année de suite, avec – 3 % entre fin 2022 et fin 2023 » et ensuite par « des vaches laitières légèrement moins productives ». Dans la région, « la productivité laitière décroît ainsi de 0,3 % par rapport à celle de 2022 (– 0,6 % au niveau national) ». La Bretagne occupe le premier rang des treize régions françaises pour la production laitière, avec près d’un quart des volumes livrés chaque année.
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« En 2023, la diminution du rendement laitier peut s’expliquer par les conséquences de la météo sur l’état des fourrages et leur accessibilité par les animaux. » Dans sa note, Agreste souligne tout de même un bilan fourrager « satisfaisant » permettant une amélioration de la qualité du lait. « Les taux de matière grasse et de matière protéique du lait breton dépassent ainsi ceux de 2022, respectivement, de 1,8 % et de 1,1 %. »
Dans la région, pour l’année 2023, le prix du lait était en moyenne payé 468 €/1 000 litres (prix moyen à teneurs réelles, toutes qualités confondues), en hausse de 4,9 % sur un an.
Dans les Hauts-de-France, le prix du lait record en 2023 n’incite pas à produire davantage
Dans les Hauts-de-France, « bien que le prix du lait atteigne un record en 2023, il ne semble pas inciter les producteurs à produire davantage de lait », décrit le service statistique du ministère de l’Agriculture. « L’évolution de la collecte de lait suit la tendance nationale et diminue de 1,6 % sur les dix dernières années. Pour autant, en 2023, la collecte de lait de vache régionale se stabilise à hauteur de 2 milliards de litres, soit 10 % de la collecte nationale », rapporte la note de conjoncture d’Agreste.
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À volume constant, le prix du lait de vache progresse encore en 2023, en lien avec l’envolée du coût des matières premières amorcée en 2022. « La hausse des charges concerne en particulier la fertilisation et l’énergie. Au cours de l’année 2023, le prix payé au producteur du lait toutes qualités confondues dépasse la barre des 500 euros les mille litres en février. »