Opter pour le traitement sélectif au tarissement
Faut-il encore traiter toutes les vaches au tarissement avec un antibiotique ? La question n’est pas nouvelle mais le contexte évolue. Si l’intérêt curatif du traitement antibiotique est reconnu par tous, son utilisation en préventif est de plus en plus remise en cause et la pression pour la bannir s’accentue. Avec six vaches sur dix saines, la situation actuelle ne justifie plus la mise en place d’un traitement antibiotique systématique au tarissement. Pourtant, la majorité des vaches en reçoivent encore le jour où elles sont taries. La crainte de l’échec, le poids des habitudes, voire de mauvaises expériences passées, sont les principaux freins.
L’évolution réglementaire implique de passer à la vitesse supérieure. Cela suppose de revoir votre stratégie au tarissement avec votre vétérinaire. Si certaines vaches nécessitent bel et bien un antibiotique en curatif pour guérir leurs mamelles infectées au cours de la lactation, d’autres n’en ont pas besoin et peuvent se contenter d’un obturateur interne de trayon en prévention des infections pendant la période sèche. Utilisés seuls sur des vaches non infectées, ils préviennent au moins aussi bien les nouvelles infections que les antibiotiques à longue persistance. Selon les situations, le recours au double traitement (antibiotique et obturateur) se révèle parfois préférable. Ou à l’inverse, aucun des deux n’est finalement nécessaire. Une chose est sûre, un vrai accompagnement et une réelle implication sont indispensables pour franchir le pas du traitement sélectif avec succès.
Retrouvez dans ce dossier des avis, des conseils d’experts, et le témoignage de deux élevages. L’un pratique le traitement sélectif depuis peu dans un contexte de fortes contraintes sur la qualité du lait livré en AOP bleu du Vercors; et l’autre, en Bretagne, a davantage de recul et n’utilise même plus d’obturateurs aujourd’hui.