Aller au contenu principal

Tarissement : la réglementation se durcit sur l’usage des antibiotiques

Depuis le 28 janvier 2022, il n’est plus autorisé de traiter préventivement les vaches saines au tarissement avec un médicament antibiotique.

Avec l’entrée en application en janvier d’un récent règlement européen concernant les médicaments vétérinaires, un nouveau pas vient d’être franchi pour réduire le recours aux antibiotiques dans les élevages et lutter contre l’antibiorésistance. L’utilisation de médicaments antimicrobiens à des fins préventives est désormais interdite, sauf dans des cas exceptionnels « lorsque le risque d’infection est très élevé et que les conséquences ont toutes les chances d’être graves ». Dans ce cas, l’utilisation d’antibiotiques à des fins prophylactiques se limite à un animal individuel ou à un nombre restreint d’animaux.

« Ce texte n’est pas complètement une surprise », commente Philippe Le Page, vétérinaire et membre de la commission qualité du lait à la SNGTV. En effet, en France, l’arrêté du 22 juillet 2015 relatif aux bonnes pratiques d’emploi des médicaments antibiotiques en médecine vétérinaire limitait déjà l’usage préventif des antibiotiques, et encourageait à mener avec le vétérinaire une réflexion sur l’évolution des pratiques et sur les alternatives possibles. Mais, aujourd’hui, l’évolution réglementaire européenne implique de passer à la vitesse supérieure.

Cette évolution devrait pousser les éleveurs au changement

« Il s’agit de traiter uniquement les infections existantes au moment du tarissement, et non de prévenir des nouvelles infections potentielles. » Concrètement, une vache saine ne présentant ni mammite clinique ni subclinique, ne peut plus recevoir d’antibiotiques au tarissement. Il n’est plus non plus possible d’appliquer un antibiotique de façon systématique à l’échelle du troupeau, mais uniquement de façon ciblée, au cas par cas, si la vache justifie d’une infection. Les seuils cellulaires ou autres critères justifiant la nécessité ou non d’un traitement n’ont pas vocation à être fixés par la réglementation, l’appréciation se fera au cas par cas par le vétérinaire.

 

Ce qu'ils disent à propos du traitement sélectif au tarissement…

 

 
Philippe Le Page, vétérinaire et membre de la commission qualité du lait à la SNGTV.
Philippe Le Page, vétérinaire et membre de la commission qualité du lait à la SNGTV. © E. Bignon
Philippe Le Page, vétérinaire et Commission qualité du lait SNGTV

 

« ll est important d’avoir une bonne vue d’ensemble de la santé de la mamelle et de sa gestion dans l’élevage avant de passer au traitement sélectif. »

 

 
Frédéric Lemarchand, vétérinaire au laboratoire Zoetis
Frédéric Lemarchand, vétérinaire au laboratoire Zoetis © Zoetis
Frédéric Lemarchand, vétérinaire au laboratoire Zoétis

 

« La mise en place des traitements et plus spécialement l’hygiène au moment de l’administration de l’obturateur méritent une vigilance particulière. L’élimination de la bulle d’air est essentielle. »

 

 
Philippe Roussel, vétérinaire à l’Institut de l’élevage
Philippe Roussel, vétérinaire à l’Institut de l’élevage © Idele
Philippe Roussel, vétérinaire à l’Institut de l’élevage

 

« La mise en place du traitement sélectif au tarissement nécessite une participation active de l’éleveur. Il doit être convaincu que les résultats seront au rendez-vous si la méthode est bien suivie. »

 

 
Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d'agriculture de Bretagne.
Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d'agriculture de Bretagne. © E. Bignon
Marylise Le Guénic, vétérinaire à la chambre d’agriculture de Bretagne

 

« Il faut se faire accompagner et bénéficier d’un suivi régulier pour optimiser ses chances de réussite. La relation de confiance avec le conseiller et le vétérinaire est essentielle. »

 

 
Samuel Bouchier, d'Adice Conseil Elevage
Samuel Bouchier, d'Adice Conseil Elevage © E. Bignon
Samuel Bouchier, d’Adice Conseil élevage

 

« Mieux vaut adopter un protocole simple, lisible et facile à mettre en œuvre sur le terrain si on veut motiver les éleveurs à adhérer à la démarche, qu’ils se l’approprient et poursuivent dans la durée. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">jeunes semis de luzerne</em>
Luzerne : sept erreurs à éviter au semis

La luzerne est une culture fourragère exigeante qui réclame de la rigueur et une certaine technicité pour bien démarrer. Tour…

<em class="placeholder">robot d&#039;alimentation GEA dans la cuisine</em>
Votre production laitière a-t-elle augmenté suite à l'installation d'un robot d’alimentation ?

L’installation d’un robot d’alimentation s’est-elle traduite par une hausse de l'ingestion et de la production laitière chez…

<em class="placeholder">pièces de monnaie et billets</em>
Prix du lait 2025 : Sodiaal annonce un objectif de 470 €/1000 l en conventionnel et de 520 euros en bio, après un bon résultat 2024

Après de bons résultats pour l’année 2024 et un prix du lait payé à 492 euros les 1000 litres toutes primes et ristournes…

Hugo Barraillé et Florian Gibaud, deux éleveurs assis devant des bottes de paille
Installation : « J’ai trouvé mon associé grâce à la page Facebook des producteurs de lait »

Florian Gibaud du Gaec à l’étable du Mézenc en Haute-Loire a recherché avec méthode un associé pour remplacer son père. Il…

<em class="placeholder">courbe de l&#039;évolution du prix 12 mois glissants du lait bio en France, en Allemagne et en Autriche</em>
Prix du lait bio : pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France ? 

Les transformateurs laitiers payent mieux les éleveurs bio en Allemagne qu'en France. En magasin, le prix d'un litre de lait…

<em class="placeholder">essais variétaux luzerne</em>
Luzerne : le choix variétal face à l’évolution climatique
Les semenciers proposent désormais des mélanges de semences associant des variétés de luzerne typées sud et nord. L’objectif…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière