Aller au contenu principal

Biosécurité : « Nous protégeons les blocs à lécher et les concentrés »

Le Gaec de chez Liotout, en Charente, a beau cocher beaucoup de cases de la biosécurité, la tuberculose a touché une vache en 2021. Le coupable : très probablement les blaireaux.

Le Gaec de chez Liotout, en Charente, se situe en zone à prophylaxie renforcée pour lutter contre la tuberculose bovine, avec des analyses de routine. Dans ce cadre, un cas de tuberculose est décelé fin juillet 2021 sur une jeune vache en excellente santé. « Nous avons opté pour l’abattage total et nous avons perdu toute notre génétique. Il s’est avéré qu’aucun autre animal n’avait la tuberculose : un vrai gâchis ! », racontent Stéphane et Michel Bessonnet, les associés du Gaec.

Après l’abattage du troupeau de 70 vaches prim’Holstein et de sa suite (135 bovins en tout), « nous nous sommes posé la question de repartir en lait, en viande, voire d’arrêter l’élevage. Finalement, nous avons acheté un troupeau entier de 43 jersiaises, qui sont arrivées le 17 février, et neuf vaches supplémentaires un peu après ». Toutes les stabulations (laitières, taries, génisses) ont été nettoyées et désinfectées.

Déjà pas mal de bonnes pratiques

« Suite à l’enquête épidémiologique et à la formation obligatoire que j’ai suivie, il s’avérait que nous faisions déjà pas mal de choses : un pédiluve à l’entrée de chaque bâtiment, des chaussures dédiées pour l’élevage, des abreuvoirs en hauteur, des cellules fermées pour les concentrés, un box de vêlage distinct du box infirmerie… », détaille Michel Bessonnet.

La faune sauvage a été désignée comme un coupable probable. Depuis 2021, les éleveurs sont tenus de repérer les zones de passage des blaireaux pour les piéger. Ce sont les piégeurs en lien avec les services vétérinaires (DSV) qui se chargent des pièges et des analyses. « Dans notre région, le sol calcaire caverneux offre des terriers sombres, frais et humides ; un milieu très conservateur pour la bactérie Mycobacterium bovis. »

Mettre les aliments et minéraux en hauteur

La faune sauvage est attirée par les minéraux, le maïs et les délivrances. « Des animaux doivent venir régulièrement dans l’exploitation la nuit, même si les caméras qu’ont posées les chasseurs ne montrent pas leur présence. » Le bâtiment est semi-ouvert sur la table d’alimentation, la ration comporte beaucoup de maïs, et le bardage ne descend pas complètement au niveau des racleurs.

« L’enquête de la DSV n’a relevé qu’un point faible : les pierres à sel étaient dans l’auge à même le sol. Du coup, nous les avons placées à 1 mètre pour les génisses et à 1,50 m de hauteur pour les vaches. » Les éleveurs en profitent aussi pour mettre l’argile pour les vaches dans un bac à 1 m de hauteur. Le granulé pour les petites génisses, qui était stocké en big bag sur le sol, est aujourd’hui dans une cellule transportable fermée sur le dessus et avec une trappe en bas.

Clôturer l’exploitation, pour quelle efficacité ?

L’administration a suggéré de clôturer l’exploitation, soit 600 mètres de clôture autour des silos et stabulations. Mais le blaireau creuse et le sanglier défonce. Il faudrait un grillage solide qui s’enfonce dans le sol, pris dans le béton. C’est une solution très contraignante quand il faut ouvrir et fermer la clôture plusieurs fois par jour.

Attention aux effluents

Les effluents sont un autre facteur de risque. « Pour les assainir, il faut au moins six mois de stockage, ou les composter. Dans les exploitations « foyer », l’administration demande que la fumière soit solidement clôturée. Il est demandé aussi d’épandre sur les terres cultivées et non sur les prairies pâturées », énumère Marie Lestrade, du GDS de Dordogne.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière