Aller au contenu principal

Autonomie protéique : « Des prairies de fauche plutôt que des méteils en dérobée »

Fabien Olivier, de la chambre d'agriculture de Normandie, accompagne un groupe d'éleveurs de la Manche et témoigne de leur trajectoire pour gagner en autonomie protéique. « Dans les systèmes très maïs, ils implantent de plus en plus de prairies de fauche, au détriment des méteils en dérobée avant maïs. »

Une prairie de fauche en Normandie, en juillet
Une prairie de fauche en Normandie
© C. Pruilh - Archives

 

Fabien Olivier chambre d'agriculture de Normandie
Fabien Olivier, de la chambre d'agriculture de Normandie, accompagne un groupe d'éleveurs en GIEE autonomie alimentaire du Cotentin. © C. Pruilh

« Les éleveurs du GIEE autonomie alimentaire du Cotentin partaient de systèmes où le maïs était très majoritaire, avec des prairies pour le pâturage et peu d'herbe ensilée. Ils ont d'abord testé les méteils. L'avantage est que, cultivé en dérobée, le méteil ne perturbe pas l'assolement et les rotations. Les premiers méteils étaient souvent à base de céréales (avoine ou triticale), pois, féverole et vesce. Pas assez précoces, les éleveurs trouvaient qu'ils pénalisaient trop les maïs qui suivaient. À présent, les éleveurs font des méteils plus précoces, avec des mélanges à base de seigle et de vesce entre deux maïs. Mais quand les conditions météo sont trop mauvaises pour récolter au bon stade, la récolte est retardée, la valeur alimentaire du méteil diminue et ne répond plus à l'objectif des éleveurs.

Cherchant un système fourrager plus simple et moins coûteux, de plus en plus d'éleveurs se tournent vers les prairies, notamment de fauche, pour complémenter le maïs. L'objectif est de constituer des stocks d'ensilage d'herbe en quantité et en qualité : au moins 15 à 18 % de MAT et plus de 2 t MS par coupe. Le méteil est néanmoins conservé, mais pas avant maïs. Semé en même temps que la prairie au printemps, il est récolté en début d'été et laisse alors la place à une prairie temporaire, que beaucoup d'éleveurs du groupe exploitent en fauche. En outre, le semis de prairie sous couvert de méteil limite le salissement.

Depuis 2021, les groupes cherchent les meilleurs mélanges pour prairie de fauche, adaptés au contexte pédoclimatique local. Pour l'instant, il ressort des expérimentations que les mélanges très riches en trèfles blanc et violet ressortent le mieux en rendement et en qualité : plus de 12,5 t MS/ha en quatre coupes en 2021 et des 3e et 4e coupes à plus de 15 % de MAT. La luzerne est malheureusement pénalisée par les conditions très pluvieuses de l'hiver 2020 qui ont sapé son implantation. Des mélanges plus complexes se sont avérés décevants. En année sèche comme en 2022, nous n'avons pas de mélange parfait, même si les légumineuses tirent plus leur épingle du jeu. Si la luzerne s'était bien implantée, elle aurait pu faire la différence. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière