UE/Mercosur : « progrès significatifs » dans les négociations de libre-échange
Sans remettre en question les négociations, l’affaire de la viande avariée brésilienne s’y invite.
Le scandale brésilien de la viande avariée ne semble pas avoir freiné l’élan des négociateurs de la Commission européenne et du Mercosur qui se sont retrouvés du 20 au 25 mars à Buenos Aires pour une deuxième session de pourparlers en vue de la conclusion d’un accord commercial. Un communiqué conjoint publié le 27 mars fait état de « progrès significatifs » sur tous les chapitres en discussion, y compris celui portant sur la libéralisation des échanges et les mesures sanitaires et phytosanitaires.
Les deux parties se retrouveront à Bruxelles en juillet, mais, d’ores et déjà, « l’objectif préliminaire est de parvenir à un accord politique d’ici la fin de l’année », assure la commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström.
Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) considèrent toutefois que le scandale sanitaire au Brésil conforte leur position selon laquelle la mise en œuvre d’un système solide de traçabilité des produits doit être « une condition préalable aux prochaines étapes de négociations commerciales avec le Mercosur ».
Pour sa part, dans une question avec demande de réponse orale posée le 24 mars au nom de la commission de l’agriculture du Parlement européen qu’il préside (3), le démocrate-chrétien polonais Czesław Adam Siekierski demande à la Commission de Bruxelles « de quelle manière ces révélations (sur le scandale brésilien) vont-elles influencer » les pourparlers avec le bloc sud-américain. Et si « le temps est venu de faire le point et de retirer la viande du programme (de ces) négociations commerciales ».
De même, les socialistes français du Parlement européen demandent à l’exécutif de l’UE, dans une question écrite, s’il « prévoit d’exclure la viande bovine, filière particulièrement sensible » des discussions avec le Mercosur. Exclusion que réclame aussi la démocrate-chrétienne irlandaise Mairead McGuinness, vice-présidente de l’Assemblée et membre de la commission de l’agriculture.