Synabio : allier croissance et défense des valeurs bio
La forte croissance du marché bio, de 20 % en 2016 pour près de 7 milliards d'euros, réjouit le Synabio, qui renforce son dispositif Securbio.
Avec presque la moitié des opérateurs bio de l'aval en termes de chiffre d'affaires, le Synabio (syndicat des transformateurs et distributeurs spécialisés en bio) réaffirme, à l'occasion de ses quarante ans fêtés le 29 septembre à Bordeaux, sa mission de promotion et de défense des valeurs de la filière. « Lié à la crise des filières agroalimentaires classiques, l'essor rapide et dynamique du secteur bio attire de nouveaux acteurs », souligne Jean Verdier, son président. Pour éviter les risques de dérives, le Synabio rappelle les spécificités de la bio, « qui réconcilient performances économiques, respect de l'environnement et de la santé, équité, transparence et attentes des consommateurs, qui favorise les relocalisations et la vitalité des territoires », et ce, « en défendant une réglementation exigeante ». Pas question de relâcher les règles et l'esprit des « pionniers ». La refonte de la réglementation européenne est au cœur des préoccupations, notamment le maintien d'un contrôle obligatoire par an qu'exige le syndicat. Il s'agit aussi d'aller au-delà, via notamment les démarches RSE et labellisation Bioentreprisedurable® , et de conserver la confiance des consommateurs, anciens et nouveaux, de plus en plus nombreux.
Gérer les risquesLa question des approvisionnements est cruciale, et d'autant plus d'actualité que les récoltes 2016 ne sont pas à la hauteur des espérances, loin s'en faut. Presque tous les secteurs bio sont concernés, notamment la meunerie et l'alimentation animale. « Le recours aux achats extérieurs, en privilégiant le marché européen quand c'est possible, est inévitable et très bataillé », reconnaissent les opérateurs. Si des distributeurs, comme Biocoop par exemple, imposent l'approvisionnement français, certaines filières comme celles du porc, par exemple, risquent d'être en rupture. Les conversions en cours n'arriveront qu'en 2018. En attendant, il faut gérer la pénurie, « sans faire flamber les prix, pour ne pas déstabiliser le marché ». Dans ce contexte sensible, le Synabio renforce aussi Securbio, un outil d'expertise collective qu'il a développé pour améliorer la maîtrise des contaminants. Basé sur les analyses effectuées par les opérateurs, il vise à mieux gérer les risques pesticides et OGM. « Il est important qu'à terme, tous les acteurs contribuent au fonctionnement et au financement de cet outil stratégique pour le secteur », insiste Jean Verdier. Le Synabio mise sur un secteur de 10 Md€ de chiffre d'affaires en 2020, avec 10 % de la SAU.