Régulation laitière / UE
Pas de décision malgré la crise
Les ministres de l’Agriculture de l’UE ont procédé le 7 septembre à Bruxelles à un long débat sur la crise laitière, sur la base du rapport de la Commission européenne présenté en juillet dernier. « J’ai le sentiment qu’avec l’Allemagne nous avons commencé à faire bouger les lignes », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre français de l’Agriculture. Dans une déclaration commune, également signée par 14 autres Etats membres, la France et l’Allemagne ont estimé qu’ « afin d’éviter une disparition d’exploitations à grande échelle, l’UE doit prendre de nouvelles mesures fortes et concrètes. » Cette majorité relative n’était cependant pas suffisante pour emporter une décision. Comme élément clef de la future régulation européenne du lait proposée à ses homologues, le ministre français a mis en avant « l’autorisation d’une contractualisation à l’échelle nationale » entre producteurs et industriels. Leurs propositions se fondent aussi sur les outils de stockages européens et l’amélioration de l’étiquetage sur les provenances des produits. Ces pays, qui ont notamment réclamé une augmentation temporaire du prix d’intervention et des restitutions aux exportations, ont peu de chance d’être entendus par Bruxelles. La commissaire à l’Agriculture, Mariann Fischer Bœl, a surtout souligné l’importance des mesures déjà mises en œuvre depuis le début de l’année pour soutenir le marché, ainsi que les nouvelles propositions qu’elle a présentées en juillet dernier et qui seront formellement examinées lors d’un prochain Conseil agricole, comme l’augmentation à 15.000 euros des aides nationales. Quant à l’idée d’un gel temporaire de l’augmentation des quotas laitiers, elle semble à présent abandonnée puisque 6 pays seulement, dont la France et l’Allemagne, l’ont soutenue.