Soufflet
Parvenir à 100 % origine France en lentilles vertes
Le marché des légumineuses a le vent en poupe. Le groupe familial de Nogent-sur-Seine (Aube) compte renforcer ses positions en multipliant les investissements sur son site de Valenciennes (Nord) et en diversifiant ses débouchés.
Commercialiser 100 % de lentilles vertes « made in France » dès 2018 : tel est le challenge ambitieux que s’est fixé Soufflet ! Leader français de la lentille avec 30 % de parts de marché, le groupe agroalimentaire de Nogent-sur-Seine en commercialise 7 000 t/an à partir du Puy-en-Velay (Haute-Loire) et surtout de Valenciennes (Nord) où il s’attache à maîtriser toutes les étapes de la production dans une logique de filière. « Les pieds dans la terre et les mains dans les rayons ! », précise d’ailleurs Thierry Liévin, directeur de Soufflet Alimentaire, la filiale du groupe dédiée au riz, graines et légumes secs.
« Lustrées dans la sciure »
Le siège de Valenciennes est situé au bord de l’Escaut. Et si 100 000 des 187 300 t de matières premières sont déchargées des péniches en provenance principalement d’Anvers, les lentilles arrivent quant à elles exclusivement en camions. Celles-ci sont d’abord stockées, soit en silos, soit en caisses ou big bags, avant d’être « usinées » dans l’une des quatre lignes de production dédiées au riz, graines et légumes secs et dont la capacité est actuellement portée de 15 000 à 20 000 t/an. Les lentilles passent tout d’abord dans un nettoyeur-séparateur. Ces dernières, préalablement « lustrées dans de la sciure » sont ensuite conduites dans un épierreur puis dans un trieur à alvéoles pour éliminer les céréales étrangères, détaille Maryline Poly, responsable de production. La graine poursuit ensuite son parcours vers la table densimétrique, un calibreur et un trieur optique d’où « sont éliminées toutes les impuretés de couleur différente au référentiel. Débarrassée ainsi de ses corps étrangers et de ses céréales, la lentille est désormais conforme aux spécifications et réglementations », conclut Maryline Poly. Mais elle subit encore un passage supplémentaire dans un nettoyeur et un détecteur de particules métalliques avant d’être envoyée sur une des treize lignes de conditionnement de l’usine.
Le marché prometteur des farines
Implanté sur une emprise foncière de plus de 15 000 m2, le site dispose d’une capacité de stockage de 8 000 t répartie en plusieurs silos de 500 t ainsi que de 3 000 t de stockage en caisses et big bags. Un moulin, destiné au riz et aux légumineuses, permet de fabriquer 25 000 t/an de farines à destination des industriels des céréales pour petit-déjeuner ou pour le « baby food » en ce qui concerne les farines de riz. « On peut microniser des farines ultrafines et nous disposons également de deux lignes d’extrusion nous permettant de faire de la précuisson pour la préparation de farines destinées à l’industrie et au snacking », précise Thierry Liévin en évoquant les nouveaux marchés que s’ouvrent les légumineuses. Soufflet travaille déjà sur de nombreuses pistes. « On veut faire consommer aujourd’hui de la lentille autrement », indique Yannick Hus, directeur des achats et des ventes BtoB. Approvisionné par des lentilles blondes chinoises, le marché français de la conserve pourrait l’être par des lentilles vertes françaises (seuls 10 % d’entre elles sont destinées actuellement à l’industrie française). « C’est un marché que l’on estime à quelque 15 000 à 20 000 t/an », selon Yannick Hus.
Le groupe explore également le marché prometteur des farines de légumineuses avec sa marque « Léguminel ». « Ce sont des farines natives texturées aux propriétés rhéologiques spécifiques. On vise avant tout les industriels du snacking et de la boulangerie, viennoiserie et pâtisserie pour la fabrication de pizzas par exemple », insiste Yannick Hus en mettant en avant la traçabilité et les apports nutritionnels de telles farines. « C’est un marché complètement naissant en France, mais fortement développé en Grande-Bretagne et en Italie », conclut Thierry Liévin.
Un nouveau bâtiment de 4 000 m2
Soufflet Alimentaire va investir 10 M€ dans la construction d’un atelier de 4 000 m2 dédié à la production de Doypack. Le groupe finalise l’acquisition d’un terrain de 1,5 ha qui jouxte son site valenciennois. Dans l’immédiat, il remplace une des deux lignes de production par une ligne plus performante qui lui permettra de passer de 18 à 25 millions d’UVC/an dans les douze mois. Les deux lignes seront ensuite transférées dans le nouveau bâtiment. Deux stérilisateurs supplémentaires et une automatisation plus poussée permettront de produire 35 à 40 millions d’UVC/an d’ici trois ans. Soufflet Alimentaire réalise un chiffre d’affaires de 187 M€, dont 30 % à l’exportation et emploie 225 salariés. En France, la filiale du groupe agroalimentaire a collecté 7 000 t de lentilles en 2016 et vise les 12 000 t en 2017.