Aller au contenu principal

Onic : la demande ibérique dope nos exports

On s'attendait à pire. La fin de campagne céréalière est venue quelque peu améliorer les bilans céréaliers pour la campagne 2004/2005. L’Espagne et le Portugal ont augmenté leurs importations en raison de la sécheresse. De plus, l’amélioration du taux de change euro/dollar a permis d’exporter vers les pays tiers. Ainsi, globalement, le stock final 2004/2005 de blé tendre est estimé, par l’Office national interprofessionnel des céréales, à 4,5 millions de tonnes, dont 2,2 Mt d’offres à l’intervention (et non 3 Mt comme cela a été envisagé un temps). «Il va falloir être très prudent sur la gestion de l’intervention, souligne Bruno Hot, le nouveau directeur général de l’Onic qui remplace Daniel Perrin. Il ne s’agit pas de perturber la sortie normale du blé sur le marché libre». Le comité permanent de l’Onic qui s’est réuni le 15 juin a beaucoup insisté sur la nécessité d’ouvrir la campagne d’exportation européenne dès le 1er juillet prochain, afin d’être très réactif sur le marché mondial dès le début de la campagne. Sinon, les Argentins et les Canadiens risquent d’occuper la place.

Un taux de change euro/dollar qui s’améliore

Profitant des achats de la péninsule ibérique, en proie à la sécheresse, et d’un taux de change euro/dollar qui s’améliore, les bilans céréaliers s’allègent légèrement en cette fin de campagne et les prix français se redressent. L’Onic comptabilise toutefois 2,5 Mt d’offres à l’intervention dont 2,2 Mt de blé.

A la veille de la prochaine récolte qui s’annonce tout aussi abondante que la précédente, il importe d’ouvrir la campagne d’exportation européenne dès le 1er juillet prochain afin de saisir toutes les opportunités de l’intercampagne, avant l’arrivée de nos grands concurrents sur le marché mondial.

Exportations sur pays tiers : regain de dynamisme

Le rythme des adjudications de blé s’est accéléré en cette fin de campagne. Depuis le 11 mai dernier, plus de 900.000 t (dont 760.000 t en France) ont été adjugées au départ du marché libre. A la veille de la clôture de la campagne d’exportation 2004/2005 (le 30 juin prochain), on note toutefois un net ralentissement des demandes de certificats par les opérateurs, malgré le maintien, par la Commission européenne, d’un niveau de restitution de 8 #/t. Par ailleurs, près de 370.000 t de blé d’intervention ont été octroyées au départ des pays enclavés (République tchèque, Hongrie et Pologne pour l’essentiel mais aussi Autriche, Slovaquie et Lituanie). Au total, le volume des certificats d’exportation de blé octroyés dans l’Union européenne depuis le début de la campagne atteint 9,8 Mt, contre 11,8 Mt en 2003 à la même époque (mais seulement 4,4 Mt en 2004, du fait du manque de disponibilités à l’export, lié à la sécheresse). Les certificats à l’exportation de farine stagnent pour leur part à moins de 2,2 Mt (valeur grains), l’un des niveaux les plus faibles de la décennie après le maigre score de l’an dernier (1,9 Mt).

L’adjudication de certificats d’exportation d’orge fourragère au départ du marché libre est restée limitée depuis le dernier comité permanent de l’Onic (77.500 t seulement, en prenant en compte les deux comités de gestion des 2 et 9 juin derniers). En revanche, plus de 500.000 t ont été adjugées au départ des stocks d’intervention allemands. Au total, le volume des certificats d’orge délivrés dans l’Union européenne depuis le début de la campagne atteint 3 Mt (dont 1 Mt pour la France), contre 1,4 Mt l’an dernier à pareille époque. Ce volume reste toutefois très inférieur à ceux enregistrés par le passé, notamment en 1999 et 2000 (7,4 et 10 Mt). Côté malt, le volume de certificats d’exportation octroyé depuis le début de la campagne atteint 2,7 Mt (valeur grains), contre plus de 2,8 Mt l’an dernier à la même époque.

Importations européennes : un flux soutenu en blé

Malgré les disponibilités locales, l’Union européenne a continué d’importer du blé tendre le mois dernier. Le rythme s’est même emballé avec près d’1 Mt importées depuis la fin avril. A noter la forte progression des importations de blé de haute qualité (hors contingents), avec près de 400.000 t de certificats d’importation délivrés en mai, chiffre mensuel le plus élevé enregistré au cours de la campagne. Au total, un volume de 2,5 Mt de certificats de blé de haute qualité a été délivré depuis le début de la campagne 2004/2005, correspondant au sommet de la fourchette constatée depuis 1998/1999 (entre 2 et 2,5 Mt de blé de haute qualité importé par campagne). Ces blés, en provenance quasi-exclusive des Etats-Unis et du Canada, sont principalement importés par l’Italie, l’Espagne, le Royaume- Uni, la Grèce et le Portugal. Ces importations sont facilitées par des droits à l’importation actuellement nuls sur ces catégories de blé. Par ailleurs, les contingents d’importation de blé de basse et moyenne qualité à droit réduit ont été complètement utilisés pour le premier semestre 2005 (1.185.800 t). Au total, les certificats d’importation délivrés en blé tendre depuis le début de la campagne représentent un volume de 5,3 Mt, contre 3,6 Mt l’an dernier à la même époque. Ce chiffre reste toutefois très inférieur aux flux d’importations enregistrés en 2001/2002 et 2002/2003 avant la mise en place des contingents le 1er janvier 2003.

Les importations de maïs ont ralenti le mois dernier. Environ 100.000 t ont été importées le mois dernier par l’Espagne dans le cadre du régime spécifique d’abatimento (importations à droit réduit). Les certificats d’importation de maïs octroyés depuis le début de la campagne atteignent près de 2,4 Mt à ce jour.

Onic/Oniol/Firs Bruno Hot, nouveau directeur général Le Conseil des ministres du 27 avril dernier a nommé Bruno Hot, directeur général de l’Onic, de l’Oniol et du Firs. Il remplace à ce poste Daniel Perrin, appelé à la présidence de la première section du conseil général du Génie rural, des eaux et des forêts. Ingénieur en chef du génie rural, des eaux et des forêts et diplômé de l'Institut national agronomique de Paris-Grignon, Bruno Hot a débuté sa carrière en 1978 à la direction de la production et des échanges du ministère de l’Agriculture, en qualité de chargé de mission au bureau de la viticulture. Après en avoir occupé divers postes, il devient, en juillet 2002, le directeur des politiques économique et internationale. 

Les plus lus

Moissons 2024 : à quoi s'attendre pour la récolte française de blé tendre ?

Les pluies ont fortement affecté les cultures de blé tendre en France ces derniers mois, causant l'apparition de diverses…

Blé tendre : pourquoi la France peine à exporter (pour l’instant) ?

Les représentants des sociétés Sica Atlantique et Socomac (filiale de Soufflet Négoce by InVivo) rapportent pour le moment une…

Épandage d'engrais sur blé tendre au printemps
InVivo s’attend à une taxation des engrais produits à partir d’énergies fossiles à l’horizon 2026

L’entreprise FertigHy, dont le groupe InVivo et Heineken sont actionnaires, prévoit la mise en place de taxes européennes sur…

Céréales : quels sont les principaux désaccords entre analystes privés et l'USDA au sujet des bilans mondiaux ?

Le rapport de l'USDA du 12 juin s'est avéré plutôt baissier pour les prix mondiaux du blé et du maïs.

Panel de la table ronde de la convention de l'ANMF - Etienne Maillard, Martin Bindenwald, Francesco Vacondio, Pierre Garcia Bencque et Guy De Mol
Les marges de la meunerie peinent à se rétablir en 2023

La meunerie française avait déjà subi deux années de marges faibles en 2021 et 2022. En 2023, la situation reste préoccupante…

Moisson 2024 : vers une baisse de 20 % de la production de blé bio

Alors que l’Agence Bio annonce un recul des surfaces en grandes cultures menée en bio de 24 300 ha en 2023 (-3 %), la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne