Nord Céréales s’interroge sur son business model
La chute de trafic céréalier que Dunkerque va connaître en 2017 devrait inciter le port à accélérer les travaux d’aménagement de 70 ha de terrains autour de Nord Céréales.
À Dunkerque, les premiers clignotants se sont allumés en 2016. Après quatre années de hausse ininterrompue du trafic céréalier, l’année civile 2016 enregistre pour la première fois en effet un décrochement, faisant passer son record de 2015 de 3,05 Mt à 2,8 Mt en 2016. « Nous avons réalisé un bon premier semestre 2016 avec 2,4 Mt atteints au 30 juin, puis les choses se sont dégradées », soulignait Stéphane Raison, le président du directoire, à l’occasion de la présentation des chiffres annuels. Il se félicite néanmoins de la spécificité du port en matière d’intermodalité : 13 % des céréales sont en effet acheminées par fer et 40 % par voie d’eau : « Peu de ports français peuvent rivaliser sur ce plan-là ! », a-t-il souligné. Le port a également enregistré un trafic de céréales à l’importation conséquent : 260 000 t, dont 160 000 t de blé en provenance notamment de Bulgarie, de Roumanie et de Grande-Bretagne et à destination principalement des Ets Roquette.
Chute de trafic
Mais encore aucun débarquement de tourteau, ni d’engrais à Nord Céréales. Les choses pourraient bien changer avec un projet de réaménagement de 70 ha autour du port céréalier de Dunkerque. En réflexion depuis plus de deux ans, la baisse importante du trafic prévue en 2017 devrait contribuer à accélérer le projet. En effet, pour son président Laurent Bué, « si on atteignait le million de tonnes au 30 juin, on pourrait être satisfait ! » « Cette chute de trafic prévisible a amené les responsables de Nord Céréales à s’interroger sur leur business model », a expliqué de son côté Stéphane Raison.
L’activité sables et graviers mitoyenne de Nord Céréales, l’arrivée du terminal à phosphate d’Ecophos (300 000 t/an de stockage à terme) ainsi que le terminal aux aciers d’ArcelorMittal devraient être repensés permettant du même coup à Nord Céréales de capter un nouveau trafic d’engrais ou de tourteaux sur un nouvel espace. « Ces réaffectations de terrains envisagées dans cette restructuration devraient s’opérer en 2017 pour une mise en œuvre opérationnelle en 2018 », a conclu Stéphane Raison.